Art et culture, pour mieux insérer les jeunes dans la société
L’organisation de la semaine d’école met en émoi la communauté éducative depuis quelques années. Si elle a un impact important en termes de régularité des modes de vie des élèves, il n’en va pas forcément de même pour l’apprentissage. « Les études montrent que les effets de l’aménagement du temps scolaire – sur quatre jours ou quatre jours et demi – sont négligeables, voire nuls, sur les résultats des élèves. L’important est de penser les temps de l’enfant dans leur globalité, en articulant les temps scolaires, périscolaires et extrascolaires entre eux et avec les enseignements », explique Emmanuel Ethis, recteur de la région académique Bretagne et vice-président du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle (HCEAC). Il faut que cette articulation périscolaire/enseignements soit conçue pour être le plus profitable à leur épanouissement et à leur réussite. C’est notamment l’objectif des projets éducatifs de territoire (PEDT) ou du « plan mercredi ». Dans ces programmes, qualité éducative, savoir-faire des personnels ou encore diversité des activités proposées sont autant d’éléments permettant l’ouverture et le vivre-ensemble.
Un parcours dans la vie de la cité
La participation aux activités périscolaires est supposée favoriser l’éducation à la citoyenneté et aux relations sociales et donner aux jeunes des clés de compréhension du monde. En effet, « la citoyenneté, si elle relève d’un certain nombre de droits et de devoirs, est aussi un parcours dans la vie de la cité dont les activités périscolaires font partie », poursuit Emmanuel Ethis. De quoi inculquer aux jeunes certaines valeurs fondamentales. Comme le sport, par exemple, qui transmet goût de l’effort, persévérance, volonté de se dépasser, respect des autres, de soi et des règles, intelligence collective et apporte, plus généralement, des valeurs éducatives et civiques. Ceci, que le sport soit individuel ou collectif. Pas question, toutefois, de pallier totalement la carence des parents, dont la place est centrale dans l’éducation d’un enfant. « À l’Éducation nationale, nous parlons même de coéducation, un processus interactif et collectif qui favorise la socialisation de l’enfant, précise le recteur. Il s’agit de mettre l’accent sur le rôle de chacun de ceux qui entourent un enfant dans le processus éducatif (parents, enseignants…). L’école est la continuité de la famille et réciproquement. Ce principe s’applique également au périscolaire. »
Langage commun
L’éducation artistique et culturelle (EAC), qui tient une grande part dans les activités périscolaires, tend à favoriser l’insertion des enfants dans la société, en les touchant tous de la même façon, avec une sorte de « langage commun », toujours en articulation avec les programmes et en s’appuyant sur les ressources territoriales.
Le périscolaire favorise l’ouverture et le vivre-ensemble.
Selon Emmanuel Ethis, l’EAC est susceptible d’apporter « une expérience commune à l’art et par l’art ». Une expérience commune « essentielle pour “être au monde“, c’est-à-dire habiter notre monde de représentations, de concepts, de relations au sensible, un monde de références culturelles où l’image, la musique et les autres formes symboliques occupent une place considérable et devant lesquelles nous sommes très inégalement dotés ». Avec, pour objectif, que chacun se sente à l’aise dans un monde où pratiques artistiques et culturelles, rencontres avec les artistes, connaissances culturelles portent ce qui nous constitue en tant qu’humains.