Transformer l’école au gré des besoins périscolaires
Faut-il repenser l’architecture des écoles pour mieux intégrer les activités périscolaires ?
Pour l’école du futur, mieux vaudrait transformer les bâtiments actuels et les adapter plutôt que construire de nouvelles écoles ; du reste, l’adaptation des espaces existants va aussi dans le sens de la transition écologique. L’idée serait d’offrir aux élèves davantage d’activités, dans une même journée ou dans un même espace, en partant du principe que chaque espace n’étant pas utilisé en continu, excepté les salles de classe, on pourrait y pratiquer des activités périscolaires.
Certains locaux pourraient accueillir une seconde activité.
Certains locaux pourraient ainsi accueillir une seconde activité, voire davantage. Comme la cantine, qui sert principalement pour le déjeuner, qui dispose d’eau et de tables, où les élèves pourraient faire des expériences. Quant aux salles de classes, certaines pourraient être conçues de façon à être transformées ponctuellement. En renforçant, par exemple, leurs capacités acoustiques à l’aide de panneaux spécifiques et de sols absorbants, afin d’y jouer de la musique ou d’y apprendre le bricolage.
Comment transformer facilement les locaux ?
En effet, il faut pouvoir passer très vite d’un usage à l’autre, c’est toute la complexité. Des systèmes mobiles – cloisons coulissantes, assises pliables qui s’installent partout… – existent déjà. Mais on a encore besoin d’inventer et d’innover pour trouver de nouvelles solutions, sachant qu’on est contraint par des normes (coupe-feu…) qui coûtent cher. En rénovation aussi bien qu’en construction neuve, l’architecte peut concevoir des locaux rapidement modifiables, à l’aide de matériaux ou de techniques constructives qui n’impliquent pas de devoir jeter pour refaire. Pourquoi pas imaginer un mur dans lequel un enseignant, même peu bricoleur, pourrait visser une étagère en cinq minutes ? Ce serait beaucoup mieux pour l’école que d’avoir à consulter un artisan, valider un devis et attendre six mois… Et si plus tard l’enseignant souhaite à nouveau modifier le mur, en intégrant une porte, il doit pouvoir la créer en une heure. Des structures légères qui permettent, à coût équivalent, d’adapter les lieux aux besoins du périscolaire favoriseraient ainsi la flexibilité d’usage.
Que faire s’il faut changer souvent la configuration des lieux ?
Dans ce cas, une personne dédiée aux menus travaux, capable de transformer et de créer, disposant d’un petit atelier, peut adapter toute l’année les locaux aux besoins périscolaires les plus exigeants : modifier un espace, poser une prise… Sachant que de nouvelles transformations suivront, il peut alors anticiper de réutiliser les matériaux pour autre chose. À condition, bien sûr, que stocker des outils dans une école soit autorisé…
Nouvelles pédagogies, outils numériques, multiplication des activités périscolaires
L’architecture des écoles doit désormais intégrer de multiples paramètres pour favoriser les apprentissages et le bien-être des élèves. Certains locaux sont dédiés au périscolaire, d’autres intègrent la flexibilité. Quant au ministère de l’Éducation nationale, il accompagne les collectivités pour repenser l’architecture des écoles (dispositif Archiclasse). Il les aide notamment à définir leur projet de rénovation ou de construction d’un établissement scolaire avec pour ambition de faciliter et d’anticiper les usages du numérique dans les temps de vie scolaire.