Plan mercredi : une action efficace et concrète
Quel soutien le ministère des Sports apporte-t-il au « plan mercredi » mis en place avec les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture ?
Depuis l’accord-cadre que nous avons signé le 20 juin 2018 avec les ministres de l’Education nationale et de la Jeunesse et de la Culture afin de formaliser la collaboration des services de l’Etat dans le déploiement et la réussite du « plan mercredi » sur tous les territoires, nous avons fait en sorte d’apporter une réponse appropriée aux attentes des collectivités territoriales. Et parmi celles-ci, il y avait clairement la volonté de proposer des activités physiques et sportives variées et de qualité. Un référent « sport » du « plan mercredi » a notamment été désigné au sein du ministère des Sports et nous avons mis en œuvre un certain nombre d’actions en nous appuyant sur l’expertise des acteurs éducatifs locaux, notamment les associations sportives. Cela a visiblement porté ses fruits, car sur les 2127 « plans mercredi », 1913 ont prévu dans leurs programmes d’activités au moins une activité physique et sportive. Ce chiffre place les APS comme le deuxième type d’activité proposée dans les « plans mercredi » derrière les activités artistiques. Je me réjouis aussi de savoir que le programme « Savoir rouler à vélo », que nous avons lancé en avril dernier, sera désormais proposé dans le cadre du « plan mercredi ».
En quoi les activités périscolaires peuvent-elles aider à avoir de meilleurs résultats à l’école ?
Evaluer l’effet d’un dispositif sur les apprentissages scolaires est un sujet qui relève de la compétence du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse. Toutefois, avoir de meilleurs résultats à l’école peut se comprendre plus largement, dans la lutte contre les inégalités par exemple. Selon le rapport du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge de 2018, sur les tiers lieux tiers temps de l’enfant, l’accès à des activités structurées, structurantes est fortement inégalitaire. Cette mesure constitue ainsi une action efficace et concrète participant à réduire les inégalités sociales, elles-mêmes creuset des inégalités scolaires. En proposant à tous les enfants d’expérimenter le plaisir de pratiquer une activité physique et sportive, on pourra en outre renforcer le lien social.
Quelles liaisons peut-on envisager entre le scolaire et le périscolaire ?
Le « plan mercredi » vise le développement d’une offre éducative périscolaire de qualité le mercredi, centrée sur la nature, la culture et le sport. A l’occasion de la 10e Journée nationale du sport scolaire, le 25 septembre dernier, nous avons évoqué avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, la perspective de mettre en place un parcours éducatif sportif à l’école. Notre ambition est de valoriser tous les savoirs acquis par les élèves au cours de leurs pratiques sportives et de faciliter les collaborations entre le monde scolaire et le monde sportif. Nous cherchons à agir en complémentarité et en cohérence sur l’ensemble des temps de l’enfant.
Il y a de fait une inégalité de pratique de ces activités. Comment pourrait-on renforcer les actions dans les quartiers prioritaires?
Au-delà de l’inégalité de la pratique d’activités physiques et sportives, au-delà de zones urbaines désignées comme prioritaires, peut se cacher d’une façon plus large la question de la pauvreté. Celle-ci n’est pas forcément visible, mais nous nous devons, dans un grand pays comme le nôtre, d’être tous concernés. Le parcours sportif peut être un instrument pour établir du lien entre les différents acteurs éducatifs, œuvrant à repérer les situations pour ensuite pouvoir amorcer des solutions financières (cibler des interventions en faisant jouer la solidarité) ou humaines (en soutenant l’emploi d’éducateurs, en encourageant et en valorisant le bénévolat).