« Développer l’accès au logement intermédiaire, une solution à forte valeur ajoutée en zone tendue »
Pourquoi le logement intermédiaire est-il une réponse nécessaire ?
Dans les zones tendues, par exemple, en première couronne d’Île-de-France, le loyer est entre 6 et 7 euros du mètre carré pour des logements sociaux PLAI et PLUS, et entre 10 et 13 euros pour les PLS. Or, aux portes de la capitale, il est devenu courant que le mètre carré, sur le marché privé, atteigne 25 euros. L’écart est trop conséquent. Cet obstacle au logement est une des principales difficultés rencontrées par les Français vivant en zones tendues. Elle crée des problématiques de déplacement et d’étalement urbain. Il faut réfléchir à des logements de niveau intermédiaire pour les personnes qui n’arrivent à se loger ni dans le social, ni dans le privé. Le logement intermédiaire est une réponse nécessaire, en locatif comme en accession.
Pourtant, il existe des dispositifs en faveur de l’accession sociale…
Ils sont rares et concernent des personnes dont les revenus sont relativement limités, de l’ordre de 38 000 euros par an pour un couple avec deux enfants. Par ailleurs, l’offre est très faible. Souvent, les opérateurs ont du mal à équilibrer ces opérations.
En tant qu’acteur du logement locatif intermédiaire, quelles sont vos initiatives dans ce domaine ?
Nous venons de développer une offre afin de permettre aux ménages d’acheter un logement neuf à un prix intermédiaire grâce à un mécanisme de location accession. Le candidat va louer son logement au prix du marché pendant cinq à dix ans. Entre la cinquième et la dixième année, il bénéficie d’une option d’achat au coût qu’avait son logement lors de son entrée dans le bail. Il n’a donc pas de risque de subir une plus-value. En outre, pendant la phase locative, une partie de son loyer servira d’apport pour qu’il puisse devenir propriétaire. Enfin, le mécanisme est calibré pour que le taux d’effort du remboursement d’emprunt soit au niveau du loyer du marché. En zones tendues, avec ce dispositif d’accession intermédiaire, il est possible de devenir propriétaire au prix d’un loyer. Cette formule est aussi intéressante pour les collectivités locales. Elle stabilise les jeunes ménages, attire de nouvelles familles, et contribue à la mixité sociale dans les communes. Une première opération de ce type est en cours de lancement à Viroflay (Yvelines).
Pourquoi avez-vous co-conçu cette offre avec In’Li ?
Pour l’heure, nous nous sommes associés en exclusivité avec In’Li, filiale d’Action Logement (premier opérateur de logements en France avec près d’1 million de logements en 2017). Spécialisée dans le logement intermédiaire, elle est la plus à même de développer cette offre avec nous. Pour les opérations en accession intermédiaire que nous allons commercialiser, Linkcity vendra les logements à In’Li qui se chargera ensuite de les commercialiser, via des contrats de location avec option d’achat de 5 ou 10 ans, et concrétisera les ventes des biens aux locataires qui le souhaiteront entre la 5e et la 10e année.
Que se passera-t-il à la fin de votre partenariat ?
Cette offre d’accession intermédiaire sera, à terme, disponible pour la totalité du marché. Tous les opérateurs pourront travailler avec Linkcity pour proposer des programmes en accession intermédiaire. Dans les zones tendues, cela permettra d’apporter davantage de logements à des prix accessibles, un vrai plus pour les particuliers, comme pour les collectivités.