QUESTIONS À… Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux
Quels sont vos recours contre les expulsions locatives ?
Laisser expulser des familles qui ont simplement eu des accidents de la vie est impensable. L’arrêté contre les expulsions locatives est un acte politique. Depuis 2017, nous demandons un relogement systématique, une obligation de l’État, inscrite dans le droit français. Nous allons mener des recours auprès du Conseil d’État.
Quid de votre Charte de la promotion et de la construction ?
Avec l’arrivée des métros, nous savions l’impact sur l’immobilier. Cette charte, que la plupart des promoteurs et constructeurs respectent, produit des logements à des prix introuvables dans le sud des Hauts-de Seine. Avec le dispositif d’accession sociale à la propriété, beaucoup de familles sont primo-accédantes. Lors de réhabilitations dans le parc social, j’insiste pour que les quittances de loyer n’augmentent pas. Ainsi, les classes populaires et moyennes ne sont pas condamnées à l’éloignement.
Les villes peuvent-elles répondre au mal-logement ?
Sur ce mandat, plus de 3 000 logements ont été réhabilités. 2 735 ménages sont devenus propriétaires avec la charte d’accession à la propriété. J’ai aussi demandé l’encadrement des loyers. Mais tout a été pensé par le gouvernement pour qu’il ne soit pas applicable, ajoutant qu’il faut l’accord de l’Établissement public territorial ! C’est le rôle de l’État de promouvoir une politique du logement juste et équilibrée : en matière de logement social, d’encadrement des loyers, ou de maîtrise de la spéculation foncière. Et d’être ferme.