« Maintenant, notre défi concerne la bonne exécution des réformes »
Pourquoi n’arrivons-nous toujours pas à résorber le mal-logement en France ?
C’est un travail qui s’inscrit dans la durée et il faut agir sur tous les leviers : construire, donner accès aux logements à ceux qui n’en ont pas, et rénover. La loi ELAN va permettre de simplifier la construction et de fluidifier l’accès au marché. Nous allons d’ailleurs fixer une obligation de résultats plutôt que de moyens. Désormais, les acteurs du logement seront libres de trouver les solutions les mieux adaptées pour atteindre les résultats sur lesquels nous ne transigeons pas. La loi ELAN facilite aussi l’accès au logement des jeunes et de ceux qui cherchent un logement de courte durée avec la garantie VISALE ou le bail mobilité. C’est en simplifiant l’accès au logement qu’on évitera que les locataires soient captifs de situation de logement inconfortable, voire indigne. Ces dispositifs existent, il faut les faire connaître davantage !
L’insertion doit commencer par l’obtention d’un logement.
Il faut aussi agir en faveur des personnes en situation de grande précarité. 145 000 places d’hébergement d’urgence sont ouvertes toute l’année, dont 6 000 ouvertes l’hiver dernier et que nous avons pérennisées. Ce n’est pas suffisant pour autant. Il faut aussi changer de paradigme. C’est l’enjeu de la politique du « Logement d’abord » lancée en 2017. Sa philosophie est claire : l’insertion doit commencer par l’obtention d’un logement. Enfin, lutter contre le mal-logement, c’est agir pour la rénovation. Avec le plan « initiative copropriétés », qui mobilise près de trois milliards d’euros, ou encore un dispositif fiscal d’investissement dans l’habitat ancien, le « Denormandie dans l’ancien » pour rénover l’habitat dégradé. Et c’est bien sûr tout mon engagement en faveur de la rénovation énergétique.
Quel est le budget du plan Logement d’abord ?
Il s’agit d’un budget de deux milliards d’euros en faveur de l’hébergement d’urgence, en hausse de 15% depuis mai 2017 : ce sont des efforts sans précédent, et les enveloppes consacrées par l’Etat à cette politique du Logement d’abord sont également en hausse. En 2018, les résultats ont dépassé les objectifs initiaux en termes d’intermédiation locative, avec plus de 6 000 places. Mais il faut que nous amplifions le mouvement : le 25 avril dernier, nous avons conclu un pacte avec les bailleurs sociaux, Action logement et la Banque des territoires, qui au bénéfice d’un cadrage financier sur trois ans, permettra d’atteindre des objectifs ambitieux en matière de production de logements abordables.
Comment vont se traduire les engagements dans la suite du quinquennat ?
Comme annoncé en juin par le Premier ministre, la rénovation sera en cœur de l’acte 2 du quinquennat avec une refonte totale des aides à la rénovation énergétique et plus de clarté dans leur attribution. Maintenant notre défi concerne la bonne exécution des réformes, notamment sur le Logement d’abord et la mise en œuvre du pacte constructif et du plan d’investissement volontaire pour faciliter l’accès au logement et la mobilité des salariés. Là aussi, les moyens sont conséquents puisqu’on parle de 9 milliards d’euros. Nous souhaitons aussi simplifier et consolider les procédures de lutte contre l’habitat indigne, réformer le fonctionnement des copropriétés, réécrire par ordonnance la partie construction du Code la construction et de l’habitat pour aller vers une obligation de résultats et non de moyens, ce qui est un changement complet de philosophie.