Belgique : La Wallonie a son Plan air-climat-énergie
Dès la publication du paquet législatif européen, en 2016, la Wallonie a lancé des consultations pour établir un plan national énergie-climat. Ce plan est désormais adopté.
Dans le cadre de sa vision énergétique et climatique à l’horizon 2030, la Commission européenne, via un règlement « gouvernance », impose aux Etats membres la rédaction d’un plan stratégique énergie-climat, ou plan national (PNEC). Un PNEC qui doit expliquer les mesures et politiques qu’un pays a choisi de mettre en œuvre entre 2020 et 2030, afin d’atteindre les objectifs européens. Sans oublier, en matière de politique relative à la qualité de l’air, une directive européenne en cours de transposition concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques : oxydes d’azote (NOx), dioxyde de soufre (SO 2), composés organiques volatils (COV), ammoniac (NH 3) et particules fines (PM 2.5) pour 2020 et 2030, par rapport à 2005. Ces objectifs sont contraignants. La Wallonie, à l’instar des deux autres régions belges, a donc entamé son propre Plan air-climat-énergie (PACE), qui doit s’imbriquer dans le Programme national pour la Belgique comprenant trois volets régionaux et un volet fédéral. Dès la publication du Clean Energy Package, la région a lancé deux phases de consultation, en 2017 et en 2018, pour aboutir en juillet 2018 à un PACE qui s’appuie en grande partie sur la vision énergétique ambitieuse du Service Public de Wallonie (SPW Energie) et sur l’Agence wallonne de l’air et du climat (AWAC), en collaboration avec toutes les administrations du SPW concernées. Le PACE fixe un objectif de – 36% d’émissions de GES entre 2005 et 2030 (secteur hors ETS, donc hors grandes industries et centrales), compatible avec l’engagement fédéral de – 35%.
Mobilité privilégiée
La Wallonie mise d’abord sur la mobilité durable, via FAST 2030, un programme prévoyant une forte réduction de la part modale de la voiture (à 60% contre 83% aujourd’hui), au profit des transports en commun et du vélo. Le parc automobile doit aussi compter 20% de véhicules 100% électriques en 2030 et près de 20% au gaz naturel véhicule (GNV), qui a vocation à être un carburant de la phase transitoire avant d’arriver à 100% de VE en 2050. Le secteur du bâtiment est aussi mis à contribution, avec une réduction des besoins en énergie de 1,6% par an (contre 1% de moins sur 2017-2020), pour économiser 5,8 TWh d’ici à 2030. A terme, la Wallonie entend viser les bâtiments « zéro énergie ».
ENR : chaleur et électricité
Côté EnR, l’objectif du gouvernement est d’atteindre une part de 23,6% en 2030 (contre 11,1% en 2015). La progression est partagée entre électricité renouvelable et chaleur renouvelable.
La Wallonie entend viser les bâtiments « zéro énergie d’ici 2030 ».
L’objectif est de progresser de 5,6 TWh pour l’électricité et de 5,95 TWh pour la chaleur, le transport renouvelable demeurant stable en revanche. Avec une réduction de la consommation finale d’énergie brute par an, pour atteindre 124 TWh en 2030, contre 112 TWh en 2015. L’objectif de production est de 4,6 TWh pour l’éolien, et de 3,3 TWh pour le solaire. Par ailleurs, la biomasse énergie se voit réduite à 1,7 TWh électrique, mais augmentée côté chaleur, avec un objectif de production de + 3,5 TWh sur la période 2020-2030. Le gouvernement wallon mise également sur les pompes à chaleur. La chaleur renouvelable disposera d’ailleurs d’un régime de soutien spécifique, tandis que le développement de l’électricité renouvelable demeurera fondé sur le mécanisme des certificats verts.