Les grands groupes leaders de la transition énergétique

Engie a ainsi décidé d’opérer un changement profond, en annonçant sa sortie des fossiles pour la partie production d’électricité (n’oublions pas que c’est au départ aussi un fournisseur de gaz). Le groupe a ainsi décidé de céder ses centrales au charbon dans le monde et de mettre le paquet sur les renouvelables. Lors de la présentation de son nouveau plan stratégique en février dernier, Engie a annoncé le développement de 3 GW de nouveaux projets par an, d’ici à 2021 (au total, 6 GW d’éolien, 2 GW de solaire et 1 GW fondé sur la biomasse et l’éolien offshore). Le groupe s’affirme comme facilitateur d’une transition zéro carbone des entreprises et des collectivités territoriales, via des offres « sur-mesure » intégrant des équipements intelligents et sobres, alimentés en énergie décarbonée, réduisant drastiquement les consommations. Le groupe s’est ainsi allié en France au distributeur Casino (via sa filiale GreenYellow, qui a aussi développé une offre d’électricité CDiscount) afin de créer Reservoir Sun et de développer l’autoconsommation pour des projets de taille moyenne (collectivités, entreprises) sur toitures ou friches. Le tout sans oublier son acquis gazier, en misant sur le fort développement du biogaz.

EDF leader du décarboné

EDF, doté d’un parc de production déjà très largement décarboné (nucléaire et hydraulique), entend bien rester leader en la matière. Sa stratégie baptisée CAP 2030 porte cette ambition : « Être l’électricien performant et responsable, champion de la croissance bas carbone. » Une ambition qui se traduit par l’annonce d’un « doublement de la puissance installée nette du groupe dans le domaine des énergies renouvelables, passant ainsi de 28 GW à plus de 50 GW en moins de 15 ans ». Une stratégie actée par la création d’un pôle renouvelable au Comex du groupe alliant production hydraulique et EDF Energies Nouvelles (solaire) et, pour les autres sources vertes (géothermie, biomasse, valorisation), s’appuyant sur sa filiale Dalkia. Par ailleurs, EDF EN propose des solutions décentralisées et en auto-production aux particuliers, entreprises et collectivités territoriales, comme Ombriwatt, qui fournit des générateurs photovoltaïques placés sur des ombrières de parking alimentant des recharges pour véhicules électriques.

Total là où on ne l’attendait pas

Le groupe pétrolier et gazier Total n’échappe pas à la règle. Il a mis en place une stratégie climat qui s’appuie notamment sur le développement des activités dans l’électricité bas-carbone.

Vers un business durable.

Le groupe s’est ainsi développé sur l’ensemble de la chaîne de valeur électrique : de la production – à partir de gaz ou d’énergies renouvelables – à la commercialisation auprès du client final. Cela s’est traduit par le rachat, en 2018, de Direct Energie, lui-même présent dans la production renouvelable, via le rachat de Quadran. Le groupe peut, en matière de renouvelables, se targuer d’être présent dans le photovoltaïque depuis 40 ans, avec Total Solar, actif dans les grandes centrales solaires dans le monde, ainsi que dans l’éolien. Et Total a aussi investi dans le stockage avec le rachat du fabricant de batteries Saft, en 2018. Objectif : développer un portefeuille d’actifs de production d’électricité d’origine renouvelable et élaborer des offres innovantes alliant production, stockage et optimisation.