QUESTIONS À…. François Brottes, président du directoire de RTE
Comment appréciez-vous l’Europe de l’énergie ?
Plus de 400 interconnexions nous relient les uns aux autres, assurant ainsi une véritable solidarité électrique entre les différents pays de l’Europe continentale. Cette interconnexion que nous, GRT, gérons à chaque seconde garantit l’alimentation en électricité de plus de 500 millions d’habitants. Grâce à sa flexibilité, ce système bénéficie à tous. Ainsi, la France peut, comme le 29 janvier dernier, lors d’une chute de température, faire appel à ses voisins. Et quelques jours plus tard, le 22 février, à l’occasion d’un fléchissement de la production éolienne en Espagne et en Italie, enregistrer un record d’exportation (17 415 MW). En permettant d’intégrer, en temps réel, les productions renouvelables, le réseau européen joue un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec l’ouverture et l’intégration du marché européen, il fait bénéficier les Européens de l’énergie disponible la moins chère. Sans cette solidarité européenne et la faculté d’importer de l’électricité – ce qui est le cas plusieurs dizaines de jours par an en moyenne –, les Français risqueraient des coupures, une augmentation de leurs factures et une dégradation du bilan carbone.
Qu’est-ce qui reste nécessaire du point de vue des GRT ?
La solidarité « électrique » n’est pas innée. Elle peut être mise en péril si les politiques énergétiques nationales et l’évolution des mix énergétiques ne tiennent pas suffisamment compte de l’équilibre global du système. L’accélération de la transition énergétique nous oblige à prendre les devants pour appeler à une plus grande concertation des politiques énergétiques entre Etats au travers d’une déclaration signée par les dirigeants de 15 GRT européens, à destination des pouvoirs publics nationaux et des futurs parlementaires.