Grand débat national : dans l’espace public physique et numérique
La protestation des Gilets jaunes s’est manifestée autant dans l’espace public physique que numérique, tout comme la consultation proposée par le chef de l’Etat. A l’origine de la colère, les mesures concernant la mobilité (la limitation de la vitesse sur les routes à 80 km/h, la taxe écologique sur le diesel et la nouvelle réglementation sur le contrôle technique) ont d’abord fait l’objet d’une pétition « Pour une baisse des prix à la pompe », relayée sur les réseaux sociaux et signée par plus d’1,2 million de personnes, puis par l’occupation de plus de 2 000 ronds-points et axes routiers lors de la première journée d’action du mouvement, le 17 novembre 2018. En réponse à ce mouvement, le Grand débat national initié par le président de la République Emmanuel Macron s’est lui aussi déroulé dans les dimensions physique et numérique de l’espace public. Placée sous l’égide de cinq garants de la pluralité d’opinion, cette consultation menée entre le 15 janvier et le 14 mars sur quatre thèmes (transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie citoyenne, organisation de l’Etat et services publics) a généré 10 000 réunions publiques, 1,4 million de contributions en ligne et 16 000 cahiers de doléances reçus dans les mairies. Ces documents ont fait l’objet de plusieurs synthèses, avec l’aide de l’intelligence artificielle de la société Qwam et des cabinets Roland Berger, Blunove et Cognito, avant d’être remises au chef de l’Etat.