APUI : le challenger du partenariat public-privé
Avec l’assèchement des finances publiques locales et nationales, le recours au privé pour financer les projets d’aménagement des collectivités et établissements publics ne fait plus débat. Pour autant, les traditionnels partenariats publics-privés (PPP) se voient concurrencer par les appels à projets urbains innovants (APUI) en matière de projets d’aménagement des espaces publics du futur. Première à l’expérimenter en lançant en 2014 le concours « Réinventer Paris », la capitale a choisi parmi les lauréats le projet Mille Arbres, proposant de coiffer le périphérique d’une forêt pour créer un lien entre Paris et sa banlieue, et d’insérer la nature dans cet espace d’infrastructures routières.
L’appel à projets urbains innovants relève de la commande publique.
L’APUI a depuis été mobilisé par la métropole du Grand Paris (51 sites en 2016), Angers, Le Havre, Toulouse, Tours ou encore la région Bretagne, le conseil départemental de la Haute-Loire et la métropole de Saint-Etienne. Ce concours organisé par un acteur public lui offre la possibilité de mobiliser la compétence et la créativité des entreprises et de la société civile dès le stade de conception du projet, et de recevoir des projets innovants qu’il n’aurait pas imaginé. La fabrique de la ville de demain prend ainsi des formes nouvelles et variées. L’APUI relève de la commande publique, et n’a pas de définition juridique spécifique. Ses détracteurs redoutent l’essor de constructions relevant uniquement du marketing urbain. Pour Sybil Cosnard, directrice de l’agence de stratégie urbaine City Linked, les collectivités ont su apprivoiser le dispositif : des clauses notariées permettent d’engager les opérateurs à réaliser le projet tel que présenté, assurant ainsi les collectivités de « rester garantes de l’intérêt général ».