Île-de-France : Deux arrondissements parisiens expérimentent la valorisation des déchets organiques
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoit la généralisation du tri à la source des déchets organiques d’ici à 2023. Sans attendre cette échéance, la mairie de Paris a lancé, au printemps 2017, la collecte séparée des déchets de cuisine dans deux arrondissements pilotes : le 2e et le 12e.
Les déchets fermentescibles sont valorisés via la méthanisation.
Épluchures de fruits et légumes, reliefs de repas (y compris viande et poisson), sachets de thé et tisane, marc de café, coquilles d’œufs concassées : autant de richesses sauvées de l’incinération. Grâce à ce tri, ces déchets fermentescibles sont désormais valorisés via la méthanisation. Ce processus permet de générer du biogaz, une énergie renouvelable qui produit de l’électricité, de la chaleur et du carburant. Et de fabriquer un engrais naturel destiné aux sols agricoles pour les enrichir en matières organiques.
Les déchets organiques : 25% des ordures ménagères
De quoi alléger le poids de sa poubelle et de sa conscience. C’est ce que confie Maëlia Soret, habitante du 2e arrondissement : « Je me sens soulagée de jeter les déchets de cuisine dans le bac de couleur marron que la mairie nous a distribué, sachant qu’ils vont maintenant être valorisés. Et c’est une très bonne initiative pour nous amener à réfléchir à notre façon de consommer sans limites, alors que les ressources de notre planète sont limitées. » Pour recueillir ces déchets alimentaires, une poubelle spécifique d’une contenance de sept litres, surnommée « P’tit bac », a été octroyée gratuitement à chaque foyer de l’arrondissement pour être installée dans la cuisine. Précisons, à l’attention des éventuels réfractaires, qu’il ne se dégage pas de mauvaises odeurs. Et qu’aucun vers de terre ne risque de faire son apparition, puisqu’il ne s’agit pas de lombricompostage.
Des bacs de couleur marron pour les déchets organiques
Le « P’tit seau » est équipé d’un sac de la même contenance. Composé principalement d’amidon de maïs, ce sac est compostable et biodégradable. Un guide du tri avec toutes les consignes a également été distribué aux habitants. Lorsque le sac est rempli de déchets alimentaires, il suffit de le jeter dans le bac à couvercle de couleur marron de 120 litres entreposé dans le local à poubelles. Pour libérer de l’espace dans les locaux à poubelles souvent exigus du centre de Paris, le bac destiné aux verres peut être enlevé, puisque cette matière est recyclée dans les bornes Trilib’. Quant aux habitants ne pouvant recevoir de bac supplémentaire, ils sont encouragés à se lancer dans le compostage individuel en appartement, ou en pied d’immeuble. Cinq bennes dédiées à la collecte séparée de ces déchets alimentaires passent deux fois par semaine. Ces déchets sont ensuite acheminés vers un site de transfert situé à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Là, ils sont déconditionnés et massifiés avec des déchets organiques de la grande distribution. Une fois transformés en soupe, direction le site Artois Méthanisation à Graincourt-les-Havrincourt dans le Pas-de-Calais.
Trier : un réflexe pour les élèves
Les producteurs de plus de 10 tonnes de déchets organiques par an ont l’obligation, depuis 2016, de les trier séparément. La mairie du 2e est pionnière dans ce domaine. Chaque année, elle collecte 39 tonnes de déchets alimentaires dans les 12 restaurants scolaires. Depuis le lancement de cette initiative en 2014, trier est devenu un réflexe chez les élèves.