Inde : Des brigades antiplastique à Bombay
Pour lutter contre les déchets plastiques qui l’étouffent, Bombay déploie des brigades antiplastique. Depuis juin 2018, plus de 200 contrôleurs municipaux verbalisent les contrevenants. Montant de l’amende : 59 €, soit environ le quart d’un salaire moyen en Inde. Dans leur ligne de mire : les fabricants, commerçants et utilisateurs de sacs, pailles, vaisselle et petites bouteilles en plastique à usage unique. Sur les 29 États que compte la république fédérale indienne, 25 ont officiellement banni le plastique jetable. Le Maharashtra, dont la capitale est Bombay, est le premier – et pour l’instant le seul – État à appliquer des sanctions. Les récidivistes encourent jusqu’à trois mois de prison.
Des déchets jusqu’à 1,50 mètre de haut sur les plages
Le premier ministre indien qualifie lui-même le plastique de « menace pour l’humanité ». Il suffit d’aller sur le rivage de la capitale économique et financière de l’Inde pour se rendre compte de l’urgence à lutter contre les déchets plastiques. Excédés par cette pollution, des riverains de la plage Versova organisent chaque semaine des opérations de nettoyage, épaulés par des agents municipaux. Dans le sillage d’Afroz Shah, avocat de profession et initiateur de ce mouvement citoyen de collecte en 2015, d’autres bénévoles ramassent les tas de déchets plastiques, qui recouvrent les plages de Bombay et atteignent jusqu’à 1,50 mètre de haut. D’après deux centres de recherche allemands, ce littoral est le plus pollué au monde. En témoigne également Dharavi, deuxième plus grand bidonville de la planète. Dans cette usine informelle, située au cœur de l’agglomération de Bombay, la majorité des habitants recyclent les déchets plastiques dans des conditions de travail indignes qui impactent leur santé. Une activité informelle qui entraîne également une préoccupante pollution de l’air et de l’eau.