Questions à… Akim Oural, adjoint au maire de Lille, délégué à l’économie numérique
Les élus sont-ils conscients de l’importance de sécuriser leurs données ?
La prise de conscience des élus locaux devient un peu plus réelle avec la pédagogie forcée qu’a entraînée le RGPD, sur la sécurisation de leurs propres fichiers, mais aussi sur la nécessité de mieux recueillir le consentement des citoyens et de leur expliquer ce que l’on fait de leurs données. Mais c’est insuffisant car, aujourd’hui, la donnée devient le flux le plus important en termes d’informations, et donc un enjeu stratégique et de pouvoir.
Quelle pourrait être la solution ?
Il faudrait davantage mutualiser les systèmes d’information sur les territoires, en développant une nouvelle compétence sur la préparation de la donnée dans le code général des collectivités territoriales et en créant une structure tiers de confiance, pour préparer, collecter, agréger ces données… Un système d’information partagé et interopérable, à l’échelle du bassin de vie (régional, départemental, métropolitain…). Les collectivités, quelle que soit leur taille, viendraient y plugger leur solution.
Et à Lille ?
Nous avons une bonne architecture de sécurité et des personnes très efficaces qui travaillent dans l’ombre. En commission, à la métropole comme à la ville, je ne manque jamais de faire savoir quand on a réussi à déjouer une attaque, pour rappeler que des agents surveillent les réseaux en permanence, y compris la nuit. À l’échelle du territoire, nous avons créé un pôle cybersécurité, avec un cluster, hébergé par le pôle d’excellence et d’innovation EuraTechnologies qui accueille des start-ups et des majors (Orange, IBM…).