En octobre, l’Europe se mobilise en faveur de la cybersécurité
Chaque année depuis 2012, octobre devient le « Mois européen de la cybersécurité » – European Cyber Security Month (ESCM). Objectif : sensibiliser citoyens, entreprises et administrations aux défis de la transition numérique et à l’importance d’une bonne « hygiène » de sécurité informatique. Des campagnes nationales sont organisées dans plus d’une trentaine de pays, pour aborder ces sujets à plusieurs voix. L’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA), la Commission européenne et plus de trois cents partenaires sont à l’origine de cet événement.
Royaume-Uni, Allemagne, Espagne… Partout des actions de sensibilisation
Certaines initiatives de 2018 ont été particulièrement remarquables, comme le procès fictif de l’intelligence artificielle sur le thème des voitures autonomes, organisé le 4 octobre à la cour d’appel de Paris. Sur le thème « Avez-vous fait les dernières mises à jour ?», la Hollande a lancé une campagne sur les réseaux sociaux et à la radio pour améliorer la prise de conscience des enjeux de sécurité digitale du grand public. Le message-clef : actualiser régulièrement le système d’exploitation de l’ordinateur, du téléphone et de la tablette, dès que les mises à jour sont disponibles.
Des campagnes nationales sont organisées dans plus d’une trentaine de pays.
La campagne expliquait comment faire et fournissait des astuces pour sécuriser sa navigation internet. En Pologne, les citoyens ont été mis en garde avec la campagne « I click sensibly » : 165 leçons dispensées à travers le pays pendant quatre semaines, pour apprendre à cliquer avec prudence afin d’éviter les attaques informatiques. L’Espagne a proposé une nouvelle plateforme visant à sécuriser les achats en ligne des citoyens, en améliorant leurs connaissances et leurs compétences relatives à la cybersécurité, d’une façon très pragmatique. Tous les publics, quels que soient leur âge et leurs connaissances, peuvent trouver des informations sur ce portail.
Quant au Luxembourg, il a choisi d’interpeller les habitants sur le big data, à travers la campagne nationale « Qui fait quoi avec mes données ? » Objectif : leur faire prendre conscience des traces laissées sur internet, à
« chaque clic, chaque J’aime, chaque publication, chaque recherche sur internet ou chaque discussion sur smartphone ». La République tchèque a organisé une compétition de hacking ouverte aux plus de 15 ans, qui leur permettait de tester leurs compétences en analyse informatique. Tous les agents de la ville d’Helsinki (Finlande) et les citoyens intéressés étaient invités à une conférence sur la sécurité précédée d’une projection. En Allemagne, la ville de Hambourg s’est associée à la société de conseil en sécurité SimpleumCheck pour proposer aux professionnels qui travaillent sur Mac, freelance compris, un test de sécurité gratuit de leur ordinateur. À l’issue de l’inspection, ils ont obtenu des recommandations sur les moyens d’améliorer leurs paramètres de sécurité. Quant à la commune de Sora, près de Rome, elle proposait aux entreprises et aux citoyens deux jours de formation sur la protection des données (RGPD). Au programme : prise de contrôle à distance des GPS et de la vidéosurveillance, et cryptage des données pour augmenter les normes de sécurité. À Londres, des « hackers éthiques » de 14 à 25 ans, de dix-sept pays, se sont affrontés au cours de l’European Cybersecurity challenge. Ils devaient réussir plusieurs épreuves : cryptographie, reverse engineering (rétro-ingénierie), recherche de vulnérabilité…