Espagne : Les grandes infrastructures espagnoles toujours en débat
Depuis le remplacement du gouvernement Rajoy par celui de Pedro Sanchez, en juin 2018, les Espagnols s’inquiètent pour la rénovation de leurs infrastructures. Depuis 2009, les investissements dans les infrastructures ont diminué de 58%, selon une étude de la Fondation BBVA et de l’Institut valencien de recherches économiques (Ivie). En 2014, la Commission européenne avait alerté l’Espagne que son investissement par habitant revenait au niveau de 1984. Secoué, le gouvernement Rajoy avait alors, pour la période 2017-2021, planifié 814 projets portant sur l’eau, l’urbanisme, l’environnement et le transport, le tout pour un montant de 103,78 Md€. Au niveau du transport, l’investissement s’élève à 20 Md€. Certains projets ont été validés en 2017 et 2018, mais d’autres, comme la construction de la ligne à grande vitesse (AVE) en Galice, la rénovation des trains régionaux ou de banlieue, le Plan extraordinaire d’investissement routier portant sur 2 000 km et la reprivatisation de sociétés autoroutières en faillite reposent sur le potentiel décisionnaire du gouvernement. Or, celui-ci est minoritaire et très dépendant de ses éventuels et ombrageux alliés, au rang desquels se trouve la Généralité catalane. Celle-ci vient d’ailleurs de remporter, sans doute en échange de son soutien, un litige portant sur 759 M€ d’investissements en infrastructures promis entre 2008 et 2013, mais non effectués, et qui s’est soldé par un engagement du gouvernement madrilène d’investir dès cette année 1,4 Md€ sur quatre ans pour la seule Catalogne. A ce rythme, le retard espagnol en infrastructures risque de durer.