Japon : Une assurance pour le grand âge obligatoire
En avril 2000, le Japon a instauré une assurance nationale obligatoire pour le grand âge. Chaque Japonais de 40 ans et plus y cotise mensuellement en fonction de ses revenus. Dans un article publié par l’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) en 2013, l’économiste Karine Ishii précise que ces cotisations financent la moitié du budget consacré par l’Etat japonais à l’aide au grand âge, l’autre moitié étant couverte par les recettes fiscales. Elle souligne que l’aide est attribuée à toute personne ayant besoin de soins, ou de soutien (aide à domicile ou activités de prévention), sans condition de ressources et en fonction du degré de perte d’autonomie, évalué par les 74 questions d’un formulaire national. A la tête du dispositif, les municipalités, chargées de distribuer aux bénéficiaires des points leur permettant d’accéder aux services de leur choix, fournis par des prestataires publics ou privés référencés, avec un reste à charge de 10%. Grâce à ce système et à la solidarité intergénérationnelle forte dans la culture japonaise, seuls 22% des bénéficiaires d’aide au Japon résidaient en établissement en 2011, contre 40% en France.
Selon Bertrand Fragonard, le président délégué au Haut Conseil de la famille qui s’exprimait lors d’une conférence en mai 2018, « sur le sujet du maintien à domicile, le Japon semble mieux organisé que la France, notamment du fait que la notion du financement y est plus explicite, et les moyens déployés dans les territoires paraissent plus égalitaires. » D’ici à 2025, le Japon veut améliorer la prise en charge en garantissant à chaque senior un accès aux soins et activités à moins de 30 minutes de son domicile.