Nouvelle Aquitaine : A Limoges, une start-up conçoit le majordome de demain
Il rêve de mettre son robot humanoïde au service du grand âge. En attendant la définition d’un cadre juridique permettant de le vendre aux EHPAD sans s’exposer à des dédommagements lourds en cas d’accident, Fabien Raimbault, cofondateur et directeur général de Cybedroïd, peaufine ses fonctionnalités : « Leenby saisit des objets, reconnaît des images et tient une conversation. Elle (sic) peut rappeler au senior de prendre ses médicaments et prévenir les secours en cas de chute : le médecin peut optimiser la prise en charge à distance via ses caméras 3D et son capteur de température. » Le maintien à domicile pourrait ainsi être prolongé « de 2 à 3 ans ».
Commercialisé depuis mi-2017, après six ans de recherches, Leenby a été testé en EHPAD près de Reims par une société de conseil, cliente de Cybedroïd. Les retours étaient positifs, mais ce client a fait faillite. Leenby est désormais vendu à des groupes du CAC 40 qui l’expérimentent lors de cocktails. « Nous refusons la vente directe aux EHPAD et aux particuliers âgés car les responsabilités légales de l’utilisateur ne sont pas définies. De ce fait, les assureurs ne peuvent pas nous couvrir. Or, un robot – comme un humain – n’est pas infaillible à 100%. » En août dernier, Fabien Raimbault a rencontré le député Bruno Bonnell (LREM), qui préparait un rapport sur la robotique destiné au président de la République. « Quand l’automobile est apparue, il a fallu définir un code de la route, normer les gabarits de véhicules et les types de permis de conduire. Il est temps de faire de même pour les robots », précise le directeur général de Cybedroïd. Dans 10 ans, il prévoit que le prix de son robot « made in Limoges » – un territoire actif dans la silver économie – aura été divisé par deux, soit 12 500 euros hors taxes, et qu’un nouveau modèle, haut de gamme et plus puissant, pourra relever une personne à terre. A condition qu’une loi encadre le marché d’ici là.