« Le sport permet de retarder la perte d’autonomie »
Pourquoi la Carsat Normandie a-t-elle lancé des ateliers sportifs découvertes pour les seniors à Alençon ?
La ville d’Alençon souhaitait mener une action d’inclusion en faveur des personnes de 75 ans et plus. Céline Duval, chargée d’étude à la Carsat Normandie, a conçu cette action et a missionné un prestataire pour identifier des clubs sportifs locaux disposant d’éducateurs formés pour accueillir ce public.
Nous allouons 500 000 euros par an à ces activités de prévention.
Les seniors ne recherchent pas la compétition : ils veulent pratiquer l’activité physique à leur rythme, pour le plaisir, et dans la convivialité. Lors de cette journée d’initiation, 56 seniors ont suivi un atelier de gym douce, de golf, de tennis ou de marche nordique, avec un taux de satisfaction très élevé. Nous allons reproduire cette initiative à Alençon, voire dans d’autres communes de l’Orne. Le sport permet de lutter contre l’isolement social des aînés et le sentiment de solitude. Il contribue au bien vieillir et permet de retarder la perte d’autonomie. Nous finançons d’autres ateliers qui visent ce même but : sur la nutrition, le sommeil, la mémoire, le code de la route ou l’aménagement de l’habitat. L’impact de cette approche non médicamenteuse sur la santé des seniors est en cours d’évaluation par une étude nationale des Carsat. Les résultats seront connus dans 4 à 5 ans.
Comment financez-vousces ateliers ?
Notre contrat pluriannuel de gestion conclu avec les pouvoirs publics témoigne d’une volonté politique forte et des moyens mobilisés au niveau des caisses de retraite pour développer l’action collective en faveur de la prévention. Nous réalisons 800 cycles d’ateliers dans la région Normandie et nous consacrons 500 000 euros par an à ces activités de prévention. Notre organisation interrégime (caisse de retraite du régime général, MSA, SSI qui est l’ex-RSI…) permet de mutualiser nos moyens et d’homogénéiser notre offre de prestations. Nous recevons des financements de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et des Conférences des financeurs de la prévention de perte d’autonomie (CFPPA) qui gèrent 12 millions d’euros dans les départements de Normandie.
Comment la région gère-t-elle la prise en charge du grand âge ?
L’innovation est au cœur de notre offre de prévention et d’accompagnement de la perte d’autonomie. Nous menons beaucoup d’opérations pilotes pour tester les produits et services pour les seniors proposés par des start-ups, sans se limiter à celles de la région. Nous évaluons ces tests à l’aune de la satisfaction des usagers. Nous avons ainsi abandonné une offre d’ateliers cognitifs réalisés par téléphone jugée peu intéressante. Nous avons écarté une proposition de cours de gym en ligne, car elle n’était pas accessible aux seniors des territoires ruraux – mal couverts en réseau internet – et elle était redondante pour les seniors urbains qui peuvent suivre un atelier similaire dans un club de sport à quelques rues de chez eux. En revanche, les 100 cadres photos numériques équipés d’une puce 4G mis au point par FamiliLink ont suscité un véritable enthousiasme : ils reçoivent et affichent les photos envoyées par les petits-enfants, par exemple, et le senior peut envoyer des remerciements en un clic sur un bouton. Nous allons donc porter plus largement cette offre qui rompt l’isolement