Questions à : Fédéric Berry, président de la commission Solidarité et affaires sociales à l’Assemblée des départements de France (ADF), président du conseil départemental du Bas-Rhin
Comment permettre aux départements de mieux répondre aux personnes dépendantes ?
C’est tout le paradoxe : faire davantage pour les personnes les plus vulnérables, sans accroître nos dépenses sociales de plus de 1,2% par an avec des recettes qui stagnent. Il faut poser clairement la question du financement durable de nos politiques gérontologiques, et construire un nouveau modèle à partir des besoins des personnes et de leurs familles. Celui-ci devra être doté d’un financement à la hauteur de l’enjeu et laisser une large place à l’accompagnement de proximité. Les départements sont en première ligne pour le garantir.
Le prélèvement sur les droits de succession est-il une bonne piste ?
Il ne faut pas demander aux familles de se substituer à la puissance publique pour financer la perte d’autonomie de leurs proches. Pour autant, le principe de solidarité familiale doit être réaffirmé. Le patrimoine des familles pourrait être pris en compte, au moins pour déterminer le niveau des aides sociales attribuées sans condition de ressources. Faut-il appliquer un seuil patrimonial (assez élevé pour ne pas décourager les demandes d’accompagnement) ? Faut-il réintroduire un recours sur succession ? Ces questions doivent être posées sans tabou.
Quid des disparités entre les EHPAD ?
La crise récente des EHPAD nous a collectivement alertés. Cette recherche d’équité ne doit pas être que budgétaire, mais d’abord éthique. Certaines conditions d’accueil ne sont pas acceptables. La question des moyens est centrale, mais elle doit être envisagée à l’aune d’un dispositif d’accompagnement totalement repensé. Il ne faut pas fermer les établissements, mais plutôt les ouvrir !