L’e-santé devrait réduire la facture des soins
Les progrès de la domotique et de la robotique ouvrent la voie à un meilleur accompagnement, sans augmenter son coût.
L’innovation facilite le quotidien au grand âge. La domotique réduit l’effort physique pour fermer les volets ou commander l’éclairage. De même, une serrure connectée (proposée par La Poste, Apigy, Edison Junior ou encore Kwikset) permet de déverrouiller une porte sans se déplacer. Les objets connectés veillent à la sécurité du senior. Les bracelets et montres connectées monitorent en temps réel son pouls et son taux d’hydratation. Une moquette connectée ou un assistant intelligent (par les start-ups françaises Telegrafik, Creative Specific Software, SeniorAdom ou encore Unaide – voir page 27) traquent le risque de chute 24h sur 24 et alertent les secours si elle survient. D’autres innovations telles que des robots pour soutenir les seniors vivant seuls sont préparées par des start-ups (Blue Frog Robotics, Kompaï Robotics ou encore Cybedroid – voir page 24). Celles-ci peuvent être aidées par Bpifrance, notamment via son fonds d’investissement Sisa doté de 42 millions d’euros.
Réduire de moitié le coût des soins de suite.
Réduire les frais médicaux
Selon l’Institut Montaigne, la santé connectée – un marché estimé de 16 à 35 milliards d’euros entre 2020 et 2025 – réduirait de moitié le coût des soins de suite après une hospitalisation (à 3 milliards d’euros en 2025) et de 80% les coûts de non-observance des traitements médicaux. Dès 1990, le Royaume-Uni a instauré des aides – nationales et locales – qui ont permis d’équiper 15% des Britanniques de 65 ans et plus en téléassistance en 2010. Cette année-là, seuls 3% des Français en disposaient, selon un rapport de l’Union européenne. La loi ASV encourage désormais l’aménagement du domicile grâce à un crédit d’impôt. Certains équipements de téléassistance, voire de confort, peuvent être financés par les Carsat, les régions, les départements, voire certaines municipalités « Villes amies des aînés ».
Aider l’équipement à titre préventif
« Les outils technologiques ne sont pas des substituts à l’accompagnement humain, mais des compléments. Ils doivent être choisis en fonction du profil de chaque personne », indique Sandrine Pradier, présidente du Conseil national professionnel de l’ergothérapie et experte auprès de la Haute autorité de santé. Elle appelle de ses vœux l’extension des aides aux dépenses d’équipement des personnes de moins de 60 ans si leur bilan de santé le justifie, et aux équipements à titre préventif.
La perte d’autonomie : un mauvais souvenir en 2100 ?
Des chercheurs en biotechnologie travaillent à mettre au point des implants cérébraux et des exosquelettes qui compenseraient les pertes de mémoire et de force. Depuis sa création en 2013, Calico, une filiale de Google qui disposerait d’un budget de 1,5 milliard de dollars, explore des solutions au « défi de l’âge et des maladies associées » dans le plus grand secret. Amazon, tout comme Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, mènent des projets similaires.