« Dépendance » : le « mot symptôme » de l’âgisme français
Le terme « dépendance », couramment utilisé à propos d’une partie des seniors au grand âge, véhicule une image négative de cette population. La stigmatisation de la vieillesse par notre vocabulaire entretient une discrimination dénoncée par la Haute autorité de lutte contre les discrimations et pour l’égalité (HALDE) dès 2008. La majorité des pays dans le monde parlent de « soin aux aînés », d’« aide aux personnes ayant besoin de soutien » ou d’« assistance à la personne âgée ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2016, « l’âgisme est une pratique extrêmement courante, et pourtant la plupart des gens n’ont pas conscience des stéréotypes qu’ils entretiennent inconsciemment à l’égard des personnes âgées ». Vieillir est un phénomène naturel… très mal vu par la société ! Or, le fait de se considérer comme un « fardeau » pour les autres accroît les risques de dépression et d’isolement social, qui sont des facteurs accélérant de la perte d’autonomie. Becca Levy, chercheuse en psychologie du vieillissement à Yale, a ainsi montré en 2009 que les seniors ayant une vision négative du vieillissement sont davantage exposés aux maladies cardiovasculaires que
les optimistes. Et leur espérance de vie s’en trouverait réduite de 7,5 ans en moyenne.