Financer le grand âge : une équation insoluble ?
Comment accompagner trois fois plus de personnes au grand âge en 2060, alors que
le système actuel montre déjà ses limites ? La puissance publique doit y répondre sous la contrainte de maîtrise du déficit public. Dans les termes actuels de l’équation budgétaire, il faudrait doubler la dépense publique (en part de PIB) alors que l’assiette des prélèvements qui la finance pourrait se réduire. Indépendamment des hypothèses de croissance (autour de 1,5% à 2% par an d’ici à 2030, selon l’OFCE) et d’impact sur le marché de l’emploi de la robotisation d’ici à 2030, la démographie à elle seule remet en question l’actuel système de financement de l’accompagnement au grand âge, qui repose sur la dépense publique et la participation des ménages concernés.
Une deuxième journée de solidarité génèrerait 2 MdE par an.
Ces ménages peinent à assumer le reste à charge avec leurs revenus de retraite. Or, le financement des retraites est lui-même remis en question par l’évolution du ratio actifs/inactifs qui devrait basculer de 2,5 actifs pour 1 retraité actuellement à 1,5 pour 1 en 2060, selon l’INSEE. Parmi les pistes de réforme évoquées, une deuxième journée de solidarité pourrait générer 2 milliards d’euros de plus par an, financés par les actifs et les entreprises. La création d’un cinquième risque conduirait, elle, à instaurer une cotisation générale redistribuée à ceux qui en ont besoin, à l’instar de la couverture des frais médicaux par la Sécurité sociale. Mais avant d’aborder la question de son financement, les acteurs publics et privés de la santé estiment, à l’unanimité, qu’il faut d’abord définir l’offre de services aux personnes ayant besoin de soutien et de soins.