Quand un artiste éclot derrière les barreaux
Le parcours de Didier Chamizo, né à Cahors (Lot) en 1951, considéré comme l’un des précurseurs du street art, illustre l’importance de l’accès à la culture pendant un temps de détention. Incarcéré pendant 17 ans au total, dans les années1970 et 1980, pour des braquages de banque et sa participation à un trafic d’armes, celui qui était déjà un artiste exposé, après avoir suivi les cours du soir de l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne, n’a pas cessé de peindre derrière les barreaux. Ces œuvres réalisées en prison ont rencontré un vrai succès, du public comme d’artistes reconnus, au nombre desquels Gérard Garouste, Alain-Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Durant son incarcération, Didier partage sa passion : il crée un atelier de peinture, réalise une fresque murale d’environ 30 mètres avec la participation de détenus… Libéré en 1991 mais en partie interdit de territoire, il est finalement gracié par François Mitterrand. Depuis, tout en poursuivant une carrière internationale exposant aux côtés de Matta, Combas, César, Arman, Nikki de Saint-Phalle, Jeff Koons… il mène des actions humanitaires et pédagogiques. Ainsi, il intervient lors de conférences sur le milieu carcéral, notamment des débats organisés par le ministère de la Justice, ou encore directement en prison, auprès de détenus.