De quelle culture est-il question ?
Alors que la culture devrait rassembler, elle est elle-même divisée, entre une culture jugée « supérieure », regroupant l’art, le théâtre ou encore la musique classique, davantage pratiquée par les classes sociales les plus favorisées, et, de l’autre côté, une culture jugée « mineure ».
« Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise culture ».
La France serait d’ailleurs, comparée à d’autres pays, particulièrement marquée par ce besoin de hiérarchisation. En réalité, les lignes bougent perpétuellement. Le jazz, aux origines très populaires, n’est-il pas actuellement considéré comme un genre élitiste ? Les graffitis, hier assimilés à du vandalisme, ne sont-ils pas devenus un art académique, avec ses têtes d’affiche et ses experts ?
Perpétuel renouvellement
Le ministère de la Culture soutient les grands musées nationaux comme les festivals estivaux, reconnaissant par là une culture multiple, foisonnante, riche de son passé comme de son présent. À l’occasion de la réflexion sur la mise en place du Pass culture, Françoise Nyssen réaffirmait alors qu’« il n’y a pas de bonne ou de mauvaise culture » tout en constatant qu’il y a « des choix à faire » dans le périmètre des offres proposées – elle s’est par exemple montrée mitigée à propos de l’aide à l’accès aux jeux vidéos. Pour Louis Maurin, fondateur et directeur de l’Observatoire des inégalités, il est important qu’existe le débat, «particulièrement subjectif », sur ce qui relève de la culture et ce qui en est exclu. L’idéal serait, comme dans d’autres domaines, d’atteindre l’équilibre entre connaissance et liberté : que chacun ait les clés pour accéder à une œuvre et à son message, ce que l’on appelle la culture générale (une mission que l’Education nationale tente de relever), pour ensuite déterminer par et pour lui-même si cette œuvre est belle, laide, importante, anecdotique…