Allemagne : L’intégration des réfugiés passe par l’acculturation
L’Allemagne a-t-elle relevé le défi de l’intégration de la dernière vague de migrants, a minima un million de personnes pour la seule année 2015, notamment des Syriens fuyant la guerre ? Il est encore trop tôt pour le dire. Une certitude, néanmoins : sans nier les mouvements de rejet, souvent orchestrés par l’extrême-droite, les autorités, comme les citoyens, se sont mobilisés afin d’offrir un accueil de qualité. Cette politique passe par l’ouverture des équipements culturels, facilitateurs d’intégration, à la fois lieux de rencontre et de découverte de la culture allemande.
Accès aux équipements culturels : lieux de rencontre et de découverte de la culture allemande.
En première ligne, les bibliothèques, accessibles et gratuites. L’association fédérale des bibliothèque a créé une commission chargée de diffuser les bonnes pratiques, comme des lectures animées par les réfugiés ou des prêts de livres directement dans les foyers d’accueil, en plus de cours d’allemand ou de l’accès à une offre multimédia. « Plutôt que des actions pour les réfugiés, nous privilégions les initiatives où ces derniers sont impliqués activement », explique Britta Schmedemann, responsable de la commission. Les musées ont également été mobilisés, comme le musée d’histoire allemande (le Deutsches Historisches Museum, DHM, Berlin), avec, pour certains, des visites dans la langue d’origine des visiteurs ou des ateliers réservés aux enfants. Par ailleurs, des universités, comme celle de Postdam, ont développé des programmes dédiés aux migrants qui étaient enseignants dans leur pays d’origine avec pour objectif de pallier le manque de professionnels de l’éducation en Allemagne. Fin 2017, après deux ans de cursus comprenant un apprentissage intensif de l’allemand, des ex-réfugiés étaient déjà en poste dans des écoles.