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« On ne peut réduire l’être humain à son cerveau et la pensée à des signaux électriques »

#Education 29/12/2018
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    • Interview
Neurosciences : au service des élèves ?
Catherine Vidal, neurobiologiste, membre du comité d’éthique de l’Inserm

Comment expliquer l’engouement actuel pour les neurosciences ?

Saisir les mystères du cerveau est passionnant. Et les applications des neurosciences ont un potentiel thérapeutique important, comme pour compenser les tremblements dans la maladie de Parkinson par la pose d’électrodes. Mais derrière leur omniprésence, on trouve aussi une logique économique, avec l’opportunité de nouveaux marchés pour l’industrie pharmaceutique, qui subventionne de nombreuses études sur le cerveau. Les financements publics de la recherche sont aussi de plus en plus absorbés par les neurosciences, au détriment des sciences humaines et sociales, pourtant indispensables pour appréhender le fonctionnement de l’individu, dans sa vie psychique et mentale. En outre, les neurosciences sont mobilisées pour comprendre les bases neurales des valeurs morales, de l’empathie, de la prise de décision… Cela risque de réduire l’être humain à son cerveau et la pensée à des signaux électriques.

Dans quelle mesure ces sciences permettent-elles de mieux connaître le cerveau ?

Les neurosciences suscitent de grands espoirs face à la réalité des connaissances encore très limitées sur le cerveau. En effet, comprendre comment cette masse gélatineuse de 200 milliards de cellules, interconnectées par un million de milliards de synapses, arrive à produire de la pensée reste un défi immense. Avec l’imagerie cérébrale par IRM, il est désormais possible de voir le cerveau en train de fonctionner.

Il n’y a pas de rapport de cause à effet entre la structure du cerveau, les aptitudes intellectuelles et le comportement.

C’est formidable mais il y a des limites dans l’interprétation des images. Ainsi, on peut voir des zones activées pour faire un calcul mental, mais un mois plus tard, le même test chez la même personne n’activera pas exactement les mêmes zones. Car la structure du cerveau se modifie en permanence selon le vécu de l’individu, les apprentissages… Une image IRM est seulement un cliché instantané du cerveau d’une personne à un moment donné. Elle ne permet pas de décoder son passé ni de prédire ses comportements futurs. En outre, tous les êtres humains ont des cerveaux différents, il est donc difficile d’en tirer des lois générales sur son fonctionnement.

Les comportements n’auraient donc pas de lien avec la structure du cerveau…

Il n’y a pas de rapport de cause à effet entre la structure du cerveau (épaisseur de la matière grise et blanche, poids du cerveau…), les aptitudes intellectuelles et le comportement. Einstein avait un cerveau d’1,2 kg, alors que la moyenne est de 1,4 kg. Autre exemple, un homme s’est présenté à l’hôpital pour une sciatique : son IRM a montré que sa boite crânienne était remplie de liquide, avec un cerveau réduit à une mince couche collée contre les parois du crâne. Sans impact sur son fonctionnement cérébral ! La prudence s’impose donc. Le danger est le pouvoir de fascination des images du cerveau, qui laissent croire qu’elles peuvent dévoiler les pensées, les traits de personnalité, les affects… C’est oublier toute la richesse de l’esprit humain, avec ses capacités de curiosité, de créativité, d’imagination sans cesse renouvelées, en rien réductibles à une image du cerveau.

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