Pays de la Loire : Apprendre à identifier ses émotions
« Notre vie émotionnelle, à travers notre système limbique, est l’un des grands chefs d’orchestre de notre mémoire. Elle agit positivement ou négativement sur les fonctions cognitives », explique Carl Beauperin, professeur d’EPS au collège-lycée Saint Joseph à La Pommeray, à 30 km d’Angers. Titulaire d’un diplôme universitaire sur les neurosciences, « intimement convaincu » de l’importance des émotions dans l’apprentissage, il a lancé voici 3 ans une expérimentation – terminée l’année dernière – sur le sujet.
Un effet bénéfique pour les enfants dont l’environnement familial est instable.
Les élèves de 3 classes de 6e ont ainsi été accompagnés pour classer leurs émotions (peur, joie, jalousie, compassion…), identifier leurs manifestations physiologiques et psychologiques, et les nommer via un vocabulaire précis. Avec l’objectif de les maîtriser, afin d’apprendre sans se laisser déborder par la colère ou paralyser par la peur. L’expérimentation a aussi conduit Carl Beauperin et d’autres professeurs à « faire un exercice de relaxation quand la classe semble énervée, ou laisser un élève tendu après la récréation s’isoler un moment avant de revenir dans le groupe… ».
Cette attention aux émotions est-elle efficace ? Difficile à dire, mais certains enseignants constatent que les élèves ayant suivi ces cours expriment davantage et plus précisément leurs émotions, et sont plus attentifs à celles des autres… Carl Beauperin remarque surtout les effets bénéfiques de cette attention aux émotions dans ses CLIS (classes pour l’inclusion scolaire) avec des enfants handicapés ; ou encore pour les enfants dont l’environnement familial est instable et qui n’ont pas appris à les gérer.