Questions à… Jean-Luc Berthier
Qu’est-ce-que les cogni classes ?
Les 500 cogni classes qui existent aujourd’hui appliquent des méthodes tirées des connaissances sur le cerveau. Depuis 6 ans, je préside l’association Apprendre et former avec les sciences cognitives, qui propose, à des professeurs volontaires, une trentaine de méthodes, afin que les découvertes des neurosciences se diffusent dans les classes.
Pourquoi le passage du laboratoire de recherche à la classe est-il difficile ?
Les découvertes des experts sont restées dans les labos, car les chercheurs ne connaissent pas les salles de classes, et ne donnent pas les modalités pédagogiques pour appliquer leurs découvertes. Je tente de jouer ce rôle d’interface entre les mondes de la recherche et de l’enseignement. Les professeurs sont globalement curieux de ce sujet, bien que très peu se forment et changent leurs méthodes. L’enjeu aujourd’hui est d’accompagner les volontaires tout au long de l’année pour éviter les décrochages.
Testez-vous l’efficacité de vos méthodes ?
Nous n’avons pas fait d’évaluation, par manque de moyens. J’ai moi-même fait une enquête en juin dernier sur les résultats des méthodes de mémorisation (tests répétés sur un même contenu 3 à 4 fois dans l’année) en recueillant les ressentis, les impressions. Cela a donné de bons résultats. Nous commençons cette année une évaluation plus exigeante, en partenariat avec la Sorbonne. Le travail d’appropriation des sciences cognitives pour l’école commence juste. Nous bafouillons et bricolons toujours, et nous devons encore prouver l’efficacité de ces méthodes.