Un apprentissage plus efficace en décomplexant l’erreur
La phase de tests est essentielle pour mémoriser. Elle serait aussi importante que le moment de l’enseignement des connaissances. Mais ce système d’évaluation est aujourd’hui contre-productif.
Les recherches en sciences cognitives montrent que la méthode la plus efficace pour mémoriser est d’alterner régulièrement période d’apprentissage et période de tests sur les connaissances acquises.
La note-sanction risque d’inhiber les progrès de l’enfant.
Les évaluations régulières sont donc très encouragées, sous la forme, par exemple, de fiches de questions-réponses données aux élèves : en cas d’erreur, la fiche est remise au dessus de la pile (elle reviendra plus souvent lors des prochains tests), sinon en-dessous. Cet outil est notamment répandu aux Etats-Unis.
Un système de notation-sanction contre-productif
En France, l’évaluation existe bien avec le système de notation. « Peu intéressantes », « trop réductrices », « sans précision » : le verdict des neurosciences sur les notes est sévère. D’abord parce qu’elles résument, selon ces scientifiques, le devoir d’un élève à un simple chiffre, sans entrer dans des explications précises de ses qualités et de ses défauts, et sans identifier la source de l’erreur. Toujours selon eux, ces notes arrivent souvent trop tard, une ou deux semaines après la réalisation du devoir, alors qu’un retour à la suite de l’exercice serait bien plus efficace pour l’apprentissage. Enfin, les sciences cognitives critiquent le fait que les notes sont aujourd’hui utilisées par les enseignants comme des sanctions, et donc considérées comme telles par les élèves. Cela aurait un « effet massif sur le système émotionnel du cerveau, engendrant découragement, sentiment d’impuissance et de stigmatisation chez certains élèves », selon Stanislas Dehaene, à la tête du conseil scientifique de l’éducation. Distribuer une mauvaise note ferait donc prendre le risque « d’inhiber les progrès de l’enfant, car le stress et l’accablement l’empêcheront d’apprendre », affirme le chercheur.
Maintenir des tests de connaissances mais changer le rapport à l’erreur
Les notes telles qu’elles sont utilisées aujourd’hui auraient donc un effet négatif sur l’apprentissage. Certains experts en sciences cognitives préconisent d’y renoncer complètement, pour établir plutôt des commentaires précis de la qualité du devoir. D’autres appellent plus largement les enseignants à décomplexer l’erreur, pour qu’elle ne bloque pas l’enfant dans son apprentissage. Par exemple en l’incitant à hasarder une réponse ou une hypothèse, puis en le corrigeant si nécessaire, mais sans punir.
Méditer pour mieux apprendre
Méditer une dizaine de minutes par jour – en portant son attention sur sa respiration – nous permettrait de nous concentrer et de mémoriser plus facilement. La méditation viendrait en effet « muscler » des régions du cerveau impliquées dans plusieurs tâches cognitives. Inspirés par ces découvertes, certains enseignants débutent donc leur cours par un temps de méditation.