Créer des outils adaptés aux dyspraxiques
En croisant l’expertise des chercheurs en sciences cognitives et celle des enseignants, l’association Le Cartable fantastique crée des ressources pédagogiques adaptées aux enfants dyspraxiques (trouble de la coordination des gestes). Notamment pour leur éviter de se retrouver en situation de « double tâche », c’est-à-dire concentrés à la fois sur l’exercice demandé (comme tous les autres enfants) et sur le repérage dans l’espace (qui n’est pas automatique chez eux).
Ainsi, poser l’addition 123 + 35 leur demande un effort pour se repérer dans l’espace. La plupart du temps ils placeront mal les nombres et donneront la mauvaise réponse, sans que cela signifie qu’ils ne savent pas additionner ou qu’ils n’ont pas compris la différence entre centaine, dizaine, unité. « Au lieu de proposer une norme spatiale pour poser une addition, l’idée est de donner une norme de couleur : vert = unité, bleu = dizaine… », explique Caroline Huron, fondatrice de l’association et chercheuse au laboratoire de neuro-imagerie cognitive. « En s’appuyant sur cette nouvelle norme, l’enfant posera bien l’opération. » Les outils pédagogiques déjà créés par l’association sont mis à disposition des enseignants. L’association travaille aussi à les informer sur ce trouble, afin qu’ils soient capables de le repérer. Caroline Huron coordonne également un groupe de travail sur le handicap au conseil scientifique de l’éducation nationale, avec l’objectif « d’expliquer que les troubles DYS représentent une réelle situation de handicap et pour redire que leur taux de prévalence est élevé ».