QUESTIONS À… Emmanuelle Zehren, directrice générale d’ANDES*
En quoi le réseau ANDES est-il pionnier ?
Dans les épiceries solidaires, on ne donne pas gratuitement de colis alimentaires. Notre modèle permet aux bénéficiaires des minima sociaux de faire leurs courses comme tout un chacun. Les personnes en situation de précarité participent ainsi à hauteur de 20% en moyenne du prix réel des produits. De ce fait, elles ne sont pas déconnectées de la vie économique de la société et leur dignité est préservée.
Quels projets innovants avez-vous développé ?
Notre association est l’une des premières à avoir lancé des systèmes d’approvisionnement de produits frais, via les chantiers d’insertion de Marianne, sur quatre marchés de gros : Rungis, Lille, Marseille et Perpignan. Cette initiative permet de créer des emplois, de valoriser les fruits et légumes invendus, qui sinon auraient fini à la poubelle, et de diversifier l’offre auprès de nos bénéficiaires. Par ailleurs, ANDES accompagne la transition agricole à travers Uniterres. Ce programme, actuellement présent en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, consiste à développer des circuits courts entre 120 petits exploitants agricoles, en partie bio, et 54 épiceries solidaires. Et ce, pour les approvisionner en fruits et légumes frais, locaux, de saison, et assurer au cultivateur un revenu juste.
Quels sont les chiffres clés d’ANDES ?
Chaque année, le réseau ANDES permet à plus de 155 000 personnes d’avoir accès à une alimentation de qualité. Les denrées distribuées représentent l’équivalent de plus de 22 millions de repas. Depuis l’ouverture en 1998 à Nevers de la première épicerie solidaire, et la création d’ANDES en 2000, notre réseau regroupe aujourd’hui 370 épiceries solidaires sur les 700 recensées en France.
* ANDES – Association nationale de développement des épiceries solidaires