QUESTIONS À… Corinne Bord, conseillère régionale d’Ile-de-France, conseillère municipale de Noisy-Le-Sec
En quoi l’ESS est-elle un levier de développement local ?
Comment penser les biens communs d’un territoire en propriété collective ? C’est la question centrale de l’ESS. Son principe même est à l’opposé de la propriété individuelle. Je citerais, à titre d’exemple, les entreprises qui, après avoir mis la clef sous la porte, ont été reprises par leurs salariés sous forme de coopératives. Cette intelligence collective locale remet en question les bailleurs de fonds étrangers. Dans l’ESS, les salariés étant parties prenantes, la structure s’installe là où ils sont. Ils se nourrissent de la vie locale, participent à l’écosystème économique territorial et créent des emplois non délocalisables.
Quels sont les autres avantages ?
L’ESS est un modèle inclusif. Je pense, notamment, à la création de liens de proximité dans les quartiers de la politique de la ville, via les associations sportives destinées aux jeunes. Autre exemple : dans les communes rurales en voie de désertification, des coopératives d’habitants revitalisent l’épicerie, souvent dernier lieu de vie. L’ESS participe aussi au mieux vivre ensemble sur un territoire en innovant dans l’accompagnement des personnes les plus fragiles.
Qu’en est-il du développement durable des territoires ?
L’ESS intègre désormais l’écologie dans son champ d’activité. Parce qu’elle est intrinsèquement à l’écoute des besoins des usagers, l’ESS développe, par exemple, des initiatives pour favoriser la consommation d’aliments bio, locaux, en circuit court. Cette économie est ainsi respectueuse, non seulement des habitants d’un territoire, mais aussi des écosystèmes locaux.