QUESTIONS À… Jean-Paul Pla, initiateur du Sol-Violette, MLCC de Toulouse
Quelle a été la genèse du Sol-Violette ?
En novembre 2009, alors conseiller municipal chargé de l’ESS, j’ai organisé une réunion ouverte à tous pour réfléchir, ensemble, à un moyen d’échange complémentaire à l’euro. Face à l’engouement (150 participants), nous avons mis en place quatre groupes de réflexion : habitants, structures de l’ESS, financeurs, élus territoriaux. Pendant 18 mois, ils se sont réunis régulièrement pour co-construire le projet. En mai 2011, grâce à un soutien financier de la mairie de Toulouse, les premiers Sol-Violette ont été mis en circulation, sous la houlette d’une association dédiée.
Comment expliquez-vous cet engouement pour les monnaies locales ?
Les citoyens souhaitent que la monnaie redevienne un outil d’échange et non plus de spéculation. Ils ont compris les enjeux des MLCC : le fait qu’elles permettent de relocaliser l’économie, de créer des emplois non délocalisables sur le territoire, d’encourager une innovation éthique, c’est-à-dire respectueuse de l’humain et de l’environnement. C’est également un outil de transition écologique.
Quel est le bilan chiffré du Sol-Violette ?
50 000 Sol-Violette circulent actuellement à Toulouse sous la forme de billets. 200 prestataires sont membres du réseau : librairies, épiceries, artisans, cafés et restaurants, associations spécialisées par exemple dans le bien-être, les services, le recyclage, ou les transports doux. Tous s’engagent à respecter la charte du Sol-Violette. Enfin, 2 500 Toulousains ont utilisé le Sol-Violette depuis sa création.