Nouvelle-Aquitaine : Dans les Accorderies, le temps remplace l’argent
Échanger, non pas de l’argent ou des biens, mais du temps passé à se rendre service, tel est le principe des Accorderies. Dans ces associations, chaque échange est comptabilisé dans une banque de temps, selon le principe : « une heure de service rendu vaut une heure de service reçu ».
Lutter contre la précarité et créer du lien social.
Un adhérent qui effectue, par exemple, une heure de bricolage ou de jardinage se voit attribuer un crédit d’une heure qu’il peut ensuite utiliser pour bénéficier de services proposés par d’autres “Accordeurs”. Tous ces échanges sont sur un pied d’égalité : peu importe la nature du service et le niveau de compétences. Conquise par ce concept québécois, la Fondation Macif l’a transposé, en 2011, à Paris et à Chambéry (Savoie) en partenariat avec les collectivités territoriales. Aujourd’hui, le réseau rassemble 34 Accorderies dans toute la France. En 2017, 10 000 Accordeurs ont échangé 72 000 heures de services. « Il s’agit d’abord de lutter contre la précarité. Certaines personnes n’ont pas les moyens financiers de s’offrir certains services, comme des cours de langue. Le deuxième objectif vise à créer du lien social, particulièrement dans les quartiers “politique de la ville” ou en territoire rural », explique Marcela Scaron, secrétaire générale de la Fondation Macif. « Depuis 25 ans, précise-t-elle, nous agissons pour l’innovation sociale. Nous dénichons des initiatives que nous développons, notamment grâce à un accompagnement et un soutien financier, pour en faire bénéficier le plus grand nombre. » À l’instar de Laurence Faghel, Accordeuse : « Le fait de s’échanger des coups de main sans rapport d’argent permet d’entrer en relation avec les autres d’une façon humaine. Il n’y a pas de rapport de force, de hiérarchie. Cela nous valorise aussi. On se rend compte concrètement qu’on a tous des compétences ou des connaissances à partager. »