De nouveaux services favorisent la maîtrise de la consommation
L’efficacité énergétique, c’est consommer moins d’énergie pour un même service, voire un service amélioré, car plus écologique. Un marché qui attise les convoitises : une étude Xerfi-Precepta de 2017 montre qu’il a bondi de 30% entre 2013 et 2017, représentant 16 milliards d’euros en France. Dans cette course à l’efficacité énergétique, les premiers partis ont été les entreprises, d’abord pour réduire leurs coûts.
Le marché de l’éfficacité énergétique a bondit de 30% entre 2013 et 2017.
Partenaires des industriels depuis toujours, les énergéticiens ont renforcé leur collaboration à l’aune de la montée en puissance de la contrainte climatique. Mais aussi de l’introduction de normes et de réglementations (audits énergétiques obligatoires, contrats de performance énergétique, certification ISO 50001). Dalkia, filiale d’EDF, Cofely, filiale d’Engie, déploient des solutions adaptées. De nouveaux acteurs, notamment venus du numérique, tentent de s’imposer pour rendre plus compétitifs les process tout en contenant les consommations. L’optimisation des réseaux internes, le pilotage énergétique des bâtiments industriels et le recours aux EnR pour réduire l’empreinte carbone constituent autant de domaines dans lesquels s’investissent des groupes comme Siemens, Schneider Electric, Bouygues Energies et Services ou encore Ubigreen.
Un vaste champ, le bâtiment
Avec 40% des émissions de CO2, le secteur du bâtiment a enregistré dans les dernières années de forts soutiens gouvernementaux à l’efficacité énergétique. La réglementation thermique 2012, bientôt remplacée par la RT2020, a permis d’avancer dans la maîtrise des consommations des bâtiments. Ici encore, au-delà des historiques du bâtiment, le marché s’est ouvert au monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). Ces dernières ont fait leur entrée dans les foyers, les transformant en « smart homes », reliés à des « smart grids ». Face à cette arrivée des TIC, embarquant moult start-up, les énergéticiens ont rapidement répondu par des box connectées favorisant la modulation de la demande des foyers. Les professionnels de l’équipement électrique sont aussi présents via le pilotage des appareils (chauffage, électroménager). Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) a joué un rôle clef. De nouveaux entrants (Geo PLC, CertiNergy) ont profité de ce marché désormais bien installé. Sans oublier, grâce aux EnR, l’arrivée des installateurs/intégrateurs, des « prosumers » et des coopératives locales qui, en réduisant les distances entre production et consommation, améliorent l’efficacité énergétique globale du système.
La mobilité verdit lentement
Deuxième consommateur d’énergie, avec 33,1% en 2015, le secteur des transports peine à entamer sa révolution. Néanmoins, le choix politique de miser sur le véhicule électrique et les mobilités sobres a entraîné l’arrivée de nouveaux acteurs sur ce marché. Des spécialistes des bornes de recharge et des fabricants d’automobiles électriques ont fait leur apparition. Le BTP n’a pas été en reste, avec la mise au point de routes électriques (avec panneaux solaires intégrés). Des plateformes de co-voiturage ont également fait florès. Pour les véhicules lourds, hybrides et GNV (gaz naturel pour véhicules) sont aujourd’hui partout testés, apportant de nouveaux métiers. Et l’hydrogène s’annonce déjà comme le vecteur énergétique du futur pour les trains et les poids lourds.