« Notre repositionnement stratégique est maintenant achevé »
Comment Engie se positionne-t-il face à cette révolution énergétique qui s’amorce ?
La transition énergétique est irréversible et rapide. Nous avions le choix entre poursuivre sur la même trajectoire et gérer la fin de cycle ou changer de cap et faire partie de la solution. Nous avons fait le pari de nous inscrire au cœur de la transition énergétique par conviction, mais aussi parce que nous en avions les moyens. 80% de nos activités faisaient déjà partie de la solution : la production d’électricité décarbonée, les infrastructures et les solutions clients. Pour autant, ce n’était pas un choix facile. Nous avons ainsi cédé certains de nos actifs charbon, nos activités d’exploration production et d’amont GNL (gaz naturel liquéfié), pour un total de plus de 15 milliards d’euros. En parallèle, nous avons investi 14,3 milliards d’euros sur les activités en croissance. Nous avons mis en service, construit ou remporté 6 GW (gigawatts) de capacités renouvelables additionnelles. Notre repositionnement stratégique est maintenant achevé et nous a permis de renouer avec la croissance : 5% par an.
Quels sont les prochains chantiers pour faire du groupe le leader de la transition énergétique ?
Nous sommes déjà leader dans le solaire et l’éolien en France, leader dans les services B to B dans 10 pays, leader mondial des réseaux de froid.
100% de gaz renouvelable injecté en France d’ici 2050.
Nous avons commencé à préparer la suite et à investir sur des technologies qui deviendront matures à moyen et long termes comme l’hydrogène, les communautés d’énergie ou la mobilité électrique. Nous comptons atteindre 100% de gaz renouvelable injecté en France d’ici 2050. Autant de briques d’un futur où tous les usages de l’énergie – mobilité, électricité, chauffage, éclairage – seront totalement décarbonés.
Comment réussir un mix énergétique équilibré dans un pays comme la France ?
La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas. Il est donc indispensable de réaliser des économies d’énergie dans les bâtiments, le secteur industriel et les transports. L’efficacité énergétique est bénéfique pour le pouvoir d’achat des citoyens, la compétitivité des entreprises, l’environnement et la création d’emplois non délocalisables. Pour satisfaire tous les besoins énergétiques, garantir la sécurité d’approvisionnement et lutter contre le changement climatique, il est nécessaire de développer un mix équilibré et décarboné, aux objectifs ambitieux. Grâce à la révolution technologique et digitale, les installations dans les territoires, souvent proches des principaux lieux de consommation, participeront concrètement à la transition énergétique. Pour ENGIE, seule une évolution tenant compte de la complémentarité des différentes énergies (électricité, gaz, chaleur) et de leur potentiel de verdissement garantira, de manière durable et au moindre coût, la sécurité de l’approvisionnement énergétique du pays. A l’inverse, l’utilisation de l’électricité pour tous les usages, en particulier pour le chauffage et la mobilité, fragiliserait cette transition. Elle conduirait à des surinvestissements massifs dans les infrastructures et des coûts supplémentaires pour les consommateurs, avec un risque de dégrader la qualité de service et la sécurité d’approvisionnement, spécialement lors des pointes électriques en hiver.