Questions à… Jean-Louis Bal
Les ENR constituent-elles le cœur de la transition énergétique ?
En 2017, les EnR électriques ont représenté plus de 18% du mix électrique français. En 2016, la chaleur renouvelable représentait 20,4% de la consommation finale du pays. Quant au biométhane, dont le décollage vient de démarrer, s’il représente 0,1% de notre consommation en 2017, sa part a augmenté de 88% en une seule année. En 2030, toutes les filières productrices d’électricité joueront un rôle considérable puisqu’elles constitueront, comme inscrit dans la LTECV, au minimum 32% de notre bouquet énergétique. Mieux, les travaux de nos différentes commissions estiment à 41% leur part réalisable en 2030 : 41% pour la chaleur, 54% pour l’électricité, 30% pour le gaz et 15% pour les transports (ce dernier objectif figure dans la loi).
Quels sont les verrous qui freinent leur développement ?
Il reste encore des verrous à ouvrir, et pas seulement législatifs et réglementaires. L’Etat et les acteurs des EnR doivent multiplier les actions de communication auprès des particuliers pour qu’ils connaissent mieux les bienfaits des EnR en termes de climat, d’économie et de santé publique, mais aussi les outils qu’ils ont à leur disposition pour faire chez eux leur transition énergétique. Nous devons échanger davantage avec les riverains des futurs sites de production d’EnR afin qu’ils mesurent les bénéfices économiques et environnementaux. Il est également nécessaire que nous échangions davantage avec les collectivités locales et les agriculteurs, car c’est essentiellement dans les territoires que se jouera l’avenir de la transition énergétique.