L’heure du retour de l’électricité
La transition énergétique s’accompagne d’un retour en force de l’électricité pour décarboner l’énergie, notamment dans le domaine de la mobilité.
L’électricité produite à partir de sources non fossiles, majoritairement renouvelables mais aussi nucléaires, n’émet pas ou peu de gaz à effet de serre. Dans le cadre de la transition énergétique, le passage à l’électricité constitue ainsi l’une des méthodes éprouvées pour réduire notre impact environnemental et nos rejets de CO2, évacuant du coup les polluantes énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon).
Transport et bâtiment doivent dépolluer
Pour s’attaquer à un domaine particulièrement émetteur, tel que les transports, l’électricité fait donc un retour en force. D’autant que nombre de pays, à l’image de la France, ont d’ores et déjà décidé d’interdire les véhicules alimentés en énergies carbonées (essence et diesel) à des échéances comprises entre 2030 et 2050. Le bâtiment, et notamment son chauffage, constitue également un domaine de prédilection pour basculer des énergies polluantes vers l’électricité. Les constructions nouvelles seront de mieux en mieux isolées, comme le prévoient les réglementations thermiques en vigueur et à venir. Ce qui signifie que les besoins en chauffage se réduisent. Dans ce cadre, l’électricité, notamment via des pompes à chaleur (qui consomment du courant), peut devenir un vecteur énergétique majeur pour remplacer les chaudières fioul et gaz actuellement en service.
La montée des usages électriques
Si les scénarios prospectifs en termes d’usage misent tous aujourd’hui sur une stabilisation, voire une baisse de la demande électrique, plusieurs facteurs poussent à la hausse. D’ores et déjà, les datas centers (stockage de données, clouds), les objets connectés, les équipements de télécoms représentent une part non négligeable de la demande électrique. Les seuls datas centers ont consommé, en 2015, 4% de la demande mondiale en courant, selon les chiffres de RTE.
Le stockage de l’éléctricité constitue l’un des véritables défis.
Pour la France, ils ont soutiré 3 TWh, soit la demande d’une ville comme Lyon sur cette même année. Néanmoins, des solutions se développent pour récupérer la chaleur émise par ces installations de stockage de données. Même constat avec la montée en puissance des mobilités électriques (tramways, trains, bus, transport sur le dernier km, voire camions). Selon des scénarios 2017 de RTE, la demande électrique de ces équipements pourrait atteindre 8% environ de la consommation globale en 2035. Selon RTE, cette hausse pourrait être atténuée, pour le réseau, par un pilotage de la charge et de l’utilisation des batteries des véhicules électriques comme outil de stockage palliant la variabilité des énergies renouvelables.
Un nécessaire stockage
Dans le cadre d’un fort mouvement vers le tout électrique, le stockage constitue l’un des véritables défis. La hausse de l’injection des EnR – par définition variables, même si prédictibles pour certaines (le soleil brille la journée !) – sur le réseau entraîne un nécessaire recours à du stockage pour éviter les ruptures d’alimentation. Mais le virage est en cours. Ainsi, à EDF, cela s’est traduit par un tournant vers la complémentarité des EnR et du nucléaire (ce dernier devenant modulable) et le lancement d’un plan solaire de 30 GW et d’un plan stockage électrique d’ici 2035.