Europe : Interflex, un projet majeur de smart grid européen
Interflex est un projet européen qui ambitionne d’optimiser les réseaux énergétiques locaux. Six démonstrateurs, situés dans cinq pays européens, vont tester pendant trois ans de nouvelles technologies.
Lancé en janvier 2017, le projet européen des smart grids – Interflex, pour INTERactions et FLEXibilités -, dont le pilotage est assuré par Enedis, a été lauréat d’un appel à projet dans le cadre d’Horizon 2020, le programme de la Commission européenne pour le financement de la recherche et de l’innovation. Rassemblant plus d’une vingtaine de partenaires (industriels, gestionnaires de réseau), ce projet se déroulera pendant 3 ans dans cinq pays : France, Allemagne, Suède, République Tchèque et Pays-Bas. Interflex a pour objectif une meilleure interaction entre les différents acteurs du marché de l’énergie et du réseau de distribution. A terme, il permettra de définir de nouveaux modèles économiques et contractuels.
Prolongation du projet Nice Grid
En France, c’est le démonstrateur d’Enedis, Nice Smart Valley, qui teste depuis cette année à Nice et dans ses environs la flexibilité en appui au réseau. Cela va de la manière dont le stockage peut aider à l’équilibre du réseau à la déconnexion temporaire d’une zone (îlotage). Ce démonstrateur est dans le droit fil du projet précédent, Nice Grid, du distributeur installé à Carros entre 2011 et 2016, et qui était axé sur le solaire. Dans le cadre d’Interflex, Enedis change d’échelle sur un territoire allant bien au-delà de la métropole niçoise (Isola 2000 et la vallée de la Tinée notamment). La collectivité est associée au comité de pilotage de ce projet aux côtés des industriels : Enedis, Engie, GRDF, GE, Socomec et EDF.
Stockage de l’énergie dans les bâtiments
A Malmö, en Suède, un premier démonstrateur a été mis en place en 2017 par la filiale locale d’E.ON, afin d’étudier la complémentarité des réseaux de chaleur et d’électricité. L’objectif est de profiter de l’inertie thermique de l’enveloppe des bâtiments comme source de stockage dans le but d’améliorer le taux d’utilisation des énergies renouvelables. En Suède également, à Simris, la filiale d’E.ON passe depuis cette année en revue les possibilités d’îlotage des réseaux de distribution. Dans une approche « peer to peer », où chaque client producteur d’électricité pourra fournir celui qui en a besoin, Simris évaluera les apports de l’îlotage pour le gestionnaire de réseau de distribution. En période de pointe de consommation, si une partie du réseau de distribution peut être autonome, cela permet de soulager le reste du réseau. Outre-Rhin, le démonstrateur d’Avacon, filiale d’EON, gère, depuis début 2018, une plateforme rurale de flexibilités et de ressources d’énergies distribuées afin d’utiliser l’énergie au plus près des lieux de production et soulager ainsi le recours au réseau de distribution.
Mobilité électrique au secours du réseau
Aux Pays-Bas, le démonstrateur d’Enexis propose une approche multi-services pour utiliser la flexibilité disponible via des équipements de stockage stationnaire (implantés dans les immeubles, par exemple) et des batteries des véhicules électriques. Un site internet pour ces derniers a été lancé début 2018. Enfin, en République tchèque, c’est le distributeur CEZ Distribuce qui devrait bientôt utiliser des dispositifs comme l’automation (pilotage via un logiciel) et le stockage de l’énergie pour mieux intégrer les EnR dans le réseau d’électricité. En outre, le distributeur utilisera les bornes de recharge intelligentes des véhicules électriques pour rendre plus flexible le réseau.