Le marché de l’énergie méconnu des ménages
« Dix ans après la libéralisation totale du marché de l’énergie, les Français se montrent encore réservés pour faire jouer la concurrence ».
Un foyer sur deux ignore qu’il peut changer de fournisseur.
C’est le constat du dernier rapport du médiateur national de l’énergie, en mai 2018. Ainsi, 29% des ménages croient encore qu’EDF et Engie ne sont qu’une seule et même entreprise et un foyer sur deux ignore encore qu’il peut changer de fournisseur quand il le désire. Selon l’observatoire de la CRE (Commission de régulation de l’énergie), fin 2017, EDF conservait près de 82% du marché des particuliers, tandis qu’Engie bénéficiait encore de 75% du marché du gaz. Pas certain que le défaut de communication soit la seule cause de cette désaffection. Bien qu’en Belgique, une intense campagne de communication nationale a fait passer la part de marché de l’opérateur historique sous les 50%.
Des acteurs alternatifs existent
Malgré ce constat du médiateur, l’ouverture à la concurrence progresse en France, comme le montrent les baromètres trimestriels de la CRE. Même si les opérateurs historiques dominent toujours, des acteurs tentent de les bousculer. Selon la CRE, fin 2016, 21 acteurs étaient actifs au plan national : 17 fournisseurs d’électricité et 11 pour le gaz, sept acteurs livrant à la fois gaz et électricité. Avec les rachats par Total de Lampiris et de Direct Energie, deux acteurs du marché national ont disparu. La part globale des opérateurs alternatifs est désormais de 25% alors qu’au Royaume-Uni, premier pays ouvert à la concurrence en Europe, il a fallu attendre 20 ans avant de voir la montée en puissance de petits acteurs face aux « Big Six », les six grands du marché anglais.