Auvergne-Rhône-Alpes : La Loire-Atlantique expérimente l’hébergement des MNA chez l’habitant
Avec l’augmentation des arrivées de mineurs non-accompagnés (MNA) ces deux dernières années, beaucoup de départements – chargés de leur accueil dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) – sont saturés et doivent faire preuve d’imagination pour accompagner et intégrer ce public, et cela dans un contexte budgétaire tendu. C’est le cas de la Loire-Atlantique.
30 jeunes MNA ont été accueillis en famille en 2017
« Dans ce département, le nombre de MNA confiés à l’ASE est passé de 114 en 2014 à 257 en 2015, et 318 en 2016. Ne parvenant pas à honorer sa mission de mise à l’abri de ces jeunes en raison d’une saturation de son dispositif d’accueil, le département est condamné à plusieurs amendes par le tribunal administratif de Nantes et se voit « contraint de développer de nouvelles solutions », peut-on lire dans un document publié par l’Observatoire national de l’action sociale (ODAS) qui a recensé toutes les pratiques innovantes menées dans les territoires.
Ayant identifié « l’existence d’un mouvement citoyen très mobilisé et sensible à la condition des migrants », le département a décidé d’expérimenter l’appel aux familles bénévoles pour héberger les MNA, contre une indemnité forfaitaire de 16,60 euros par jour/personne. Un accueil bien moins coûteux que l’hôtel social (86 euros par jour en moyenne) et répondant plus aux besoins d’intégration et de liens des jeunes MNA.
En 2017, onze familles se sont portées volontaires (elles étaient 80 avant la réunion d’information) et 30 jeunes (de plus de 16 ans) ont ainsi pu être accueillis en famille. L’adaptation se fait sur plusieurs semaines avec un accueil ponctuel – le week-end – avant de passer à un accueil durable.
Émilie Denètre