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Les mères porteuses en Inde ne se considèrent pas comme des victimes

#Innovation-Sciences 20/08/2018
  • Ça se passe dans le monde
Bioéthique : La vie en débat
Photographie de Virginie Rozée

 

Depuis son autorisation en 2002, la gestation pour autrui (GPA) a fait de l’Inde un eldorado pour les couples homosexuels ou hétérosexuels infertiles. Un marché qui représente quelque 2 000 grossesses et près d’un milliard de dollars par an, selon le gouvernement. Pour autant, le traitement des gestatrices indiennes a souvent fait l’objet de critiques de la part de la communauté internationale.

 

Sans compter les nombreuses affaires qui ont entaché cette pratique : trafics de mères porteuses, abandon à la naissance de la petite Manji par ses parents commanditaires en cours de divorce, décès d’une adolescente après une troisième ponction ovocytaire… Pour les opposants à la GPA, l’Inde concentre tout ce qui a de plus condamnable : exploiter au bénéfice de riches étrangers le corps de femmes démunies.

 

Généralement, ce sont des femmes assez indépendantes

 

« Elles ne sont pourtant ni les plus pauvres, ni les moins lettrées du pays, tient à nuancer la sociologue Virginie Rozée, qui a enquêté pendant deux ans sur place. Les agences ne recrutent pas dans les bidonvilles. » Elles sont en effet sélectionnées par les médecins en fonction de critères sanitaires et de façon à satisfaire les attentes des parents.

 

La chercheuse souligne également qu’elles ne se considèrent pas comme des victimes : « Les mères porteuses sont libres de leur choix. Généralement, ce sont des femmes assez indépendantes. Car, en Inde, une femme qui peut quitter le foyer pour se rendre à des rendez-vous médicaux est déjà très autonome. » Par ailleurs, nombre d’entre elles travaillaient déjà en tant qu’employée de bureau, vendeuse ou encore domestique.

 

Si elles se sont engagées dans une GPA, c’est principalement pour gagner plus. Le plus souvent cet argent doit leur permettre d’assurer une bonne situation à leurs enfants ou de payer des dettes familiales. Sur les 30 000 euros versés en moyenne par les parents d’intention, les mères porteuses perçoivent entre 3 000 et 7 000 euros, sans compter les primes attribuées en cas de grossesse multiple ou de complications. De quoi modifier sensiblement leur niveau de vie.

 

Une forte réprobation sociale

Mais ces aspects positifs ne doivent pas masquer la réalité de la condition générale des femmes d’un continent à l’autre, selon la sociologue. Nombre d’embryons transférés, césarienne ou voie naturelle, choix des parents d’intention… « Les Indiennes n’ont pas leur mot à dire dans les processus de fécondation et d’accouchement, explique-t-elle. Habituées à se soumettre à l’autorité de leurs père, mari et beaux-parents, elles ne ressentent pas l’organisation médicale comme une domination ».

 

Elles sont en revanche plus sensibles à leur réputation. Assimilée à l’adultère, la GPA fait l’objet d’une forte réprobation sociale dont les mères porteuses souhaitent se préserver. « Souvent elles se réfugient dans les cliniques pour cacher leur grossesse ou font croire que le bébé est le leur, explique Virginie Rozée. Il y a un clair manque de vulgarisation scientifique auprès de la population. »

 

Le gouvernement espère revaloriser leur statut en interdisant la GPA « commerciale » au profit de la GPA « altruiste » – sans contrepartie financière. Il a en effet présenté un projet de loi en 2016 et devrait le soumettre à l’examen du Parlement cette année.

 

Outre la rémunération, il souhaite proscrire le recours aux gestatrices pour les étrangers, les Indiens célibataires et homosexuels, et limiter cette pratique au cercle familial. Chaque mère porteuse devra donc être un membre proche du couple. Mais la chercheuse s’inquiète du sort réservé aux femmes dans cette réforme : « Il n’y a pas que des relations harmonieuses et égalitaires au sein de la famille, rappelle-t-elle. »

 

 

Romane Lizée

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