Une centrale d’achat qui joue la carte du local
Le département de l’Oise a créé, en 2009, la centrale d’achat public Cap’Oise
pour mutualiser les achats. Elle permet des économies d’achats tout en garantissant
une véritable sécurité juridique.
Les avantages d’une centrale d’achat ne sont plus à démontrer. A commencer par le prix moins élevé, en raison de l’effet volume engendré par la mutualisation des achats.
« Mais un prix d’achat moins élevé ne traduit que partiellement les économies d’achat que procurent les centrales d’achat », précise Olivier de Cointet, délégué général de Cap’Oise Hauts-de-France, la centrale des acheteurs publics picards.
Pas besoin d’être membre de l’association pour pouvoir recourir à la centrale
En effet, la rédaction des marchés, leur publication, l’analyse des offres, les divers aspects de leur exécution (réunion de lancement, suivi des commandes et des livraisons, contentieux) ne sont plus ici à la charge des pouvoirs adjudicateurs.
« Au total, un gain de temps considérable et une grande souplesse : il suffit de passer une commande », avance-t-il. Du côté des entreprises aussi, la centrale permet des économies. Elles peuvent conquérir de nouveaux clients et de nouveaux marchés, sans multiplier les réponses à des appels d’offres.
Pionnière dans la région
Créée il y a presque dix ans, en 2009, Cap’Oise Hauts-de-France a fait figure de centrale pionnière au niveau local. Les élus du conseil départemental de l’Oise ont identifié un besoin sur leur territoire, qu’une centrale historique et nationale telle que l’Ugap ne satisfaisait pas.
Les atouts que la centrale met en avant sont la connaissance du tissu économique du territoire, ainsi qu’une proximité utile pour suivre l’exécution des marchés.
Aujourd’hui, ses responsables assurent que l’activité de la centrale est en constante progression. En 2017, son chiffre d’affaires avoisinait les 22 millions d’euros.
Sans aucune subvention
« Cap’Oise Hauts-de-France a adopté un statut associatif, en raison de sa facilité de création et de sa souplesse d’utilisation », explique encore Olivier de Cointet. Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’être membre de l’association pour pouvoir recourir à la centrale.
Cette dernière est ouverte à tous les organismes publics ou privés des Hauts-de-France, en charge d’une mission d’intérêt général.
Si le département est à l’origine de sa création, la centrale est indépendante du conseil départemental. Aucune subvention : « Nos ressources ne proviennent que des commissions que nous réalisons sur les achats. »
En revanche, Olivier de Cointet recommande de s’appuyer sur une collectivité de bonne taille, avant de créer une structure similaire. Ici, le département a participé à la mise de fonds initiale et a également mis à disposition de la centrale des locaux et du matériel bureautique.
Mais le soutien d’une collectivité n’entraîne pas seulement des avantages matériels, il offre aussi un niveau d’achat critique.
« Afin de pouvoir proposer d’emblée des prix compétitifs, il faut s’appuyer sur un volume de commandes important. A la création de la centrale, les commandes du département de l’Oise ont permis de garantir aux entreprises un volume d’affaires important et donc d’abaisser le seuil de rentabilité des produits vendus », rapporte le délégué général.
Qui précise qu’une centrale ne se substitue pas seulement aux pouvoirs adjudicateurs pour passer des marchés sur le plan juridique. Elle doit aussi jouer un rôle actif dans la négociation des prix. Un argument pour convaincre les collectivités d’emprunter le chemin de la centrale…
Sylvie Fagnart