Questions à Roger Briand
Roger Briand, Président du Syndicat de la construction métallique de France (SCMF)
L’accès des PME aux marchés publics est-il vraiment facilité ?
Oui. Le droit en vigueur est désormais très clair : les marchés publics sont passés en lots séparés. Les acheteurs publics appliquent effectivement cette règle. Mais cette dernière souffre d’une exception : les « marchés publics globaux » dérogent au principe de passation par lots.
Or nos entreprises sont particulièrement concernées par les marchés publics de conception-réalisation qui sont des marchés globaux. Les entreprises générales, en position de soumissionner à ces très gros marchés, sollicitent les entreprises de la construction métallique pour réaliser les études qui leur permettent de répondre aux appels d’offres. P
uis, quand elles ont emporté le marché, elles confient la réalisation des ouvrages à nos concurrents espagnols ou portugais. Une concurrence déloyale, selon nous, car le coût du travail est très inférieur à celui que nous devons assumer.
La situation est grave car elle pourrait conduire à la disparition du savoir-faire de toute une profession en France !
Quelles solutions préconisez-vous ?
Il faut imposer une certaine transparence dans les réponses émises par les entreprises générales aux marchés de conception-réalisation, comme l’indication du nom de l’entreprise prestataire qui a fourni les études de conception-réalisation.
En outre, il faudrait imposer à l’entreprise générale de ne pas changer de fournisseur une fois le marché obtenu, quand ce prestataire a réalisé les études nécessaires. En général les élus n’ont pas conscience de ces changements, alors que nous savons qu’ils ont à cœur de défendre l’intérêt public.
Propos recueillis par Sylvie Fagnart