Questions à Jean-Luc Rigaut, président de l’Assemblée des communautés de France (AdCF)
Pourquoi avoir voulu des chiffres précis sur la commande publique ?
Pour l’AdCF, l’enjeu était d’objectiver les évolutions de la commande publique et surtout de répondre à un déficit criant d’outils d’analyse.
Nous ne faisons que revenir en 2017 au niveau de 2014
Il pouvait se dire un peu n’importe quoi il y a quelques années. Nous ne voulions plus des propos caricaturaux sur les projets « pharaoniques » ou des chiffres fantaisistes.
Quels enseignements tirer du dernier baromètre ?
Les chiffres du baromètre 2017 mettent en évidence une reprise réelle de la commande publique au sens large, mais celle-ci reste molle au vu du seuil très bas auquel elle était tombée.
La forte chute constatée en 2014, à la fois en raison du cycle électoral et des annonces de baisses des dotations de l’Etat aux collectivités, s’est prolongée en 2015 et 2016.
Normalement, si l’on se réfère aux cycles électoraux antérieurs, la reprise s’amorce à partir de l’année suivante pour s’accélèrer ensuite. Sur ce cycle, nous constatons une reprise seulement à mi-mandat, à partir d’un « creux » beaucoup plus prononcé.
Nous ne faisons que revenir en 2017 au niveau de 2014. Bien que la courbe s’inverse, elle demeure encore insuffisante pour rattraper des années de sous-investissement.
La baisse de l’investissement public local est-elle enrayée ?
Il est trop tôt pour le dire. La reprise a vraiment besoin d’être consolidée pour revenir à des flux d’investissement public comparables aux années 2012 ou 2013.
Nous n’y sommes pas encore, loin de là. Par ailleurs, si la commande publique a rebondi dans son ensemble, la partie consacrée à l’investissement stricto sensu, à savoir les dépenses de travaux, reste à la traîne.
Propos recueillis par Sylvie Fagnart