Big data : risques et opportunités
C’est l’autre volet de la révolution que constitue la dématérialisation. A partir du 1er octobre 2018, les acheteurs publics devront publier les « données essentielles » de leurs marchés, au-delà de 25 000 € HT. Pour la passation des contrats, la procédure choisie, l’objet du marché ainsi que sa forme devront être rendus publics sur le profil d’acheteur du pouvoir adjudicateur.
Celui-ci devra également communiquer les données d’attribution du marché : titulaire, durée, montant, lieu, modifications. Une tâche ardue pour les collectivités. Des modifications de prix peuvent, par exemple, intervenir à plusieurs reprises tout au long d’un marché.
Les acheteurs trouveront y un outil d’analyse de leurs politiques économiques
Comment organiser une publication au fil de l’eau qui ne soit pas chronophage pour les services ? En outre, la publication de ces révisions de prix n’ouvrira-t-elle pas la voie à des recours de la part de concurrents évincés du marché ?
Néanmoins, le big data promet d’ouvrir des opportunités, y compris à la commande publique. En particulier pour les entreprises qui pourront jauger les marchés potentiels. Quant aux acheteurs, ils y trouveront un outil d’analyse de leurs politiques économiques, afin d’évaluer les différents modes d’intervention de la puissance publique.
Reste un défi : la compatibilité des données entre elles, de sorte qu’elles puissent ensuite être exploitées de façon industrielle et alimenter, notamment, les données de l’Observatoire économique de la commande publique du ministère de l’Economie. « C’est le vrai souci », résume Alain Bénard de l’Association des acheteurs publics (AAP).
Sylvie Fagnart