Une nécessaire professionnalisation des acheteurs
Alors que la transposition des directives « marchés publics » et « concessions » est achevée, la Commission européenne fait le service après-vente. Le 3 octobre 2017, elle adoptait une communication intitulée « Concevoir une architecture pour la professionnalisation de la passation des marchés publics ».
Son credo. « Le lien est fort, entre le professionnalisme des praticiens des marchés publics et l’effet exercé par ces derniers sur l’ensemble de l’économie », décrypte maître Jean-Marc Peyrical, président de l’Association pour l’achat dans les services publics (APASP).
Peu de cursus universitaires d’acheteur public
La résolution des problèmes liés à la professionnalisation entraînerait des gains estimés à plus de 80 milliards d’euros pour l’ensemble de l’UE.
Créer un véritable cursus d’acheteur
Trois axes d’action sont préconisés dans cette communication. Premièrement, l’élaboration d’une stratégie nationale de professionnalisation de la passation des marchés publics. Aucune vision stratégique n’a encore été élaborée en France, bien que nombre de collectivités locales aient mis en œuvre des politiques d’achat tournées vers l’efficience.
Deuxième recommandation : la multiplication de l’offre de formation, initiale et continue. Si l’offre est abondante en matière de formation professionnelle dans l’Hexagone, seules cinq écoles ou filières universitaires proposent actuellement un véritable cursus d’acheteur public.
Pour finir, la Commission souhaite que les Etats membres encouragent et soutiennent « la mise au point et l’utilisation d’outils informatiques, susceptibles de simplifier et d’améliorer le fonctionnement des systèmes de passation des marchés ». La dématérialisation, rendue obligatoire le 1er octobre, permettra des retours sur expérience.
Sylvie Fagnart