Un champ des possibles s’ouvre aux Philippines
«Nous avons tellement lu “l’évangile selon Harvard” que nous avons oublié les véritables besoins de notre pays : l’agriculture biologique est notre avenir », constate Tony Meloto.
En 2003, cet entrepreneur philippin a fondé l’ONG Gawad Kalinga (GK), dont le nom signifie : « prendre soin ».
Grâce à GK, 1 million de Philippins sont, pour l’instant, sortis de la misère
Pour combattre l’extrême pauvreté et la violence qui gangrènent les Philippines, Tony Meloto mise sur le social business : « Il s’agit, non pas de chercher le profit maximum, mais le profit optimum. Les entreprises doivent tenir compte de leur impact social et environnemental. »
Grâce à GK, 1 million de Philippins sont, pour l’instant, sortis de la misère et 250 000 ont quitté les bidonvilles pour des maisons colorées bâties à la campagne.
Autour d’un incubateur d’entrepreneuriat social dédié au secteur agricole, Gawad Kalinga impulse la création d’emplois dans l’agriculture.
« Un quart des Philippins ne mangent pas à leur faim alors que nous avons 12 millions d’hectares de terres fertiles inexploitées », déplore Tony Meloto.
Jusqu’à présent, une trentaine de projets d’entrepreneuriat social ont vu le jour dans des domaines aussi différents que le thé glacé concocté à partir d’ingrédients endémiques, les poulets de race locale, les produits laitiers de buffle d’eau, ou encore la cosmétique.
La majorité est portée par des Philippins désireux de retourner à leurs racines. Comme Franco Romualdez, qui développe une entreprise sociale autour des abeilles.
Le jeune homme avait un avenir tout tracé dans une multinationale étrangère, jusqu’à ce qu’il assiste à une conférence de Tony Meloto : « J’ai été soufflé. Les riches Philippins considèrent la pauvreté comme un problème insoluble, mais lui nous montre qu’il y a des solutions. J’ai rejoint GK pour prendre part au changement de mon pays. »
Aude Raux