Trois questions à Gilles Pérole
Gilles Pérole, adjoint au maire de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) président de l’association Un Plus Bio
Pourquoi une régie municipale agricole 100% bio ?
Nous avons toujours cuisiné des produits frais dans nos restaurants collectifs, qui servent 1 050 repas par jour aux demi-pensionnaires, agents municipaux et seniors.
Suite à la crise de la vache folle, nous avons introduit du bio en 1999. Puis, entre 2008 et 2012, nous sommes parvenus au 100% bio. Mais certains produits venaient de loin, ce qui ne correspondait pas à notre conception de la bio, qui doit être locale.
Au final, tout est une question de volonté politique.
Face au manque d’agriculteurs de proximité, les terres ayant été dévorées par l’urbanisation, nous avons eu l’idée de la régie en 2008.
Quid des étapes de cette démarche pionnière ?
Nous avons commencé une expérimentation sur un domaine agricole de 4 hectares. Nous avions préempté ce terrain deux ans avant et, depuis, nous l’avons agrandi de 2 hectares pour permettre la rotation des cultures.
En mars 2011, la régie était lancée. Nous avons reçu tellement de visites qu’en janvier dernier, nous avons lancé une formation de « chef de projet en alimentation durable, option collectivités territoriales », en partenariat avec l’université Côte d’Azur.
Quelles difficultés avez-vous surmontées ?
Nous avons maîtrisé les coûts, principalement grâce à la réduction de 80% des restes alimentaires, soit une économie de 20 centimes par repas. Et, le prix de la viande étant élevé, nous servons un repas à base de protéines végétales et un repas végétarien par semaine.
En 2017, les deux agriculteurs ont produit 25,2 tonnes de légumes, ce qui nous a permis d’être autosuffisants à 85%. Pour les autres aliments, nous avons recours aux marchés publics.
70% viennent de la région Paca et du Piémont [Italie], mitoyen. Au final, tout est une question de volonté politique.
Propos recueillis par Aude Raux